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Autobiographie, Eddy L. Harris, Récit/Témoignage

Harlem – Eddy L.Harris

harlem_couvÉdition lue  : Editions Liana Lévi ( 2007 )

Nombre de pages : 288

Genre : Récit

Résumé :

Harlem.
Le seul bout de terre qui appartienne totalement aux Noirs d’Amérique. Dans le bien et le mal. De plus en plus dans le mal. Cela n’empêche pas le narrateur de cette extraordinaire chronique de retourner y vivre. Et ce retour délibéré est le point de départ d’un voyage envoûtant dans le quotidien et dans l’histoire de ce quartier new-yorkais qui s’effrite physiquement et moralement: les appartements délabrés, les trottoirs sordides, les sacs-poubelles remplis de rats, les enfants livrés à eux-mêmes.
Mais aussi un quartier magique qui reflète l’identité d’un peuple en mal de reconnaissance. En somme, plus qu’un quartier: une inoubliable mère-patrie.

Blabla :

« Harlem » est un récit… sur Harlem, bien sûr !  Mais également sur son auteur et ses deux années passées dans ce quartier considéré comme l’un des plus dangereux des États-Unis.

La vision que nous présente ici l’auteur est celle, à la fois, d’une Amérique révolue, mais également moderne. Le passé et le présent se confrontent constamment, pour nous offrir une vision plus nette de l’évolution de la condition noire. Il m’est d’ailleurs difficile de définir le sentiment qui m’habitait quand je suis ressorti de ma lecture. Malaise ? Incompréhension ? C’est un témoignage en tout cas très fort.

Pour l’auteur, cette expérience était également une sorte de recherche. Comprendre qui il est. Ce qu’il est. Ce que signifie, pour lui, être un homme noir. En plus de ses rencontres, de ses pensées et de ses questions sur Harlem, quartier qu’il a connu plus jeune avant que lui et sa famille ne déménagent, il nous livre de nombreux souvenirs liés à son enfance, et à sa vie, en dehors de Harlem. Ce n’est pas un récit chronologique. L’auteur n’y suit pas une ligne toute tracée, mais, au contraire, laisse ses souvenirs aller et venir comme bon leur semble. Ce qui le rend très vivant, d’un côté, mais qui m’a une ou deux fois perdu.

Il n’est pas facile d’expliquer pourquoi Harlem, à la base si vivante, a pu chuter si bas. Je ne suis pas certain de l’avoir complètement compris, même après avoir refermé ce livre.

On y découvre le portrait d’une population qui n’a plus beaucoup d’espoir, qui s’entredéchire elle-même. Certains passages, comme certaines confessions, sont assez dures à lire. Parce que ce n’est pas une fiction, parce que ces histoires concernent des personnes réelles. ( D’ailleurs, une petite partie de ce récit concerne également les populations Latinos qui sont venues s’installer à Harlem. )

La pauvreté, la violence, la drogue, la prostitution… au milieu de tout ça, certaines personnes continuent de croire que les choses peuvent, peut-être, s’améliorer pour quelques-uns d’entre eux, mais elles sont rares. Il y a d’ailleurs quelque chose d’assez déprimant à songer qu’autrefois, Harlem était blanche et ne voulait pas des noirs. Puis, Harlem est devenue noire et c’est aujourd’hui qu’on n’y veut plus des blancs. Au fur et à mesure que je progressais dans ma lecture, ce qui m’a le plus frappé, c’est cette impression qu’entre Harlem et le reste du pays, le contact était coupé, qu’un mur avait été dressé et qu’il devenait de plus en plus insurmontable.

Si ce récit m’a marqué, il m’a également beaucoup fait réfléchir.

 En bref, c’est un récit certes pas toujours très joyeux et parfois assez dur, où un certain recul est quelque fois nécessaire, mais qui permet d’ouvrir les yeux sur une réalité dont on n’a pas toujours conscience.

Coup de cœur !

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