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Charly

Charly a écrit 28 articles de encore1page

Les enfants de Blanche – Régine Deforges

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Édition lue : Le livre de poche ( 1983 )

Nombre de pages : 189

Genre : Autobiographie

Résumé : Je reste encore surprise d’avoir écrit un tel livre où il est question d’une famille qu’adolescente je détestais avec cette passion qu’apporte en toute chose l’être humain au seuil de l’âge adulte…  » Et puis, le temps a passé… Au fil des années, je les ai mieux écoutés. J’ai vu ce qu’il y avait de dignité dans la simplicité de leur vie, de désirs enfouis sous une apparente dureté, de peines sobrement endurées, d’amours bafouées ou méconnues, de courage face à l’adversité. J’ai eu honte de ma sottise passée. La vie dans une petite ville de province au début du siècle n’était pas facile pour une famille nombreuse. Grâce à leur amour, Léon et Blanche parvinrent à surmonter les épreuves et les difficultés. C’est l’histoire de cet amour, dont je suis sortie, que j’ai voulu tirer de l’oubli : celle d’une époque où le temps se déroulait lentement au fil des heures marquées par le carillon des clochers.

Blabla : 

« Les enfants de Blanche » invite le lecteur à suivre la vie d’une famille du début du XXème siècle. Ses difficultés, ses peines, ses joies, ses espoirs, mais aussi ses drames. C’est un roman… ou plutôt un témoignage ( Puisqu’il semblerait que cette famille n’est autre que celle de l’auteur ) que j’ai vraiment aimé.

Qu’est-ce que je peux dire de plus de ce livre ? Qu’il nous offre une vision des mœurs de l’époque, de l’éducation souvent rude, de l’importance qu’y incarnait encore la religion, de ce qu’était l’existence dans une petite ville de province, avec sa communauté, ses distractions, puis ce que vint y changer la guerre.

Que ce soient les parents, ou bien les enfants, l’histoire prend le temps de s’arrêter sur eux pour dévoiler leurs espoirs, leur personnalité, puis leur destin, souvent à l’opposé de ce qu’ils en avaient espéré. La vie et ses coups bas les contraignant à renoncer à leurs rêves.

Au fur et à mesure des pages, les années s’écoulent, trop rapidement, et au final, peu de récompenses pour cette existence de durs labeurs.

En bref, et même si je n’ai pas grand-chose à en dire, ce livre fut une très bonne découverte.

Le zoo du pendu – Pascal Basset-Chercot

9782266141130_1_75Edition lue : Pocket ( 2005 )

Nombre de pages : 244

Genre : Policier

Résumé :

L’inspecteur Déveure, toujours en délicatesse avec ses chefs, est expédié dans un zoo miteux de province pour surveiller Didi, un petit mongolien de quatorze ans, fils d’un député qui vient d’être la cible d’un attentat. Dans la réserve, il fait très chaud. L’odeur des fauves, des singes et des hyènes est insupportable. Didi, qui passe son temps devant la cage aux lions, disparaît le jour même où le gardien africain se fait dévorer par un crocodile. Le directeur du zoo – grand amateur de boissons alcoolisées – s’en lave les mains. La mission de Déveure commence mal. Les humains en liberté sont plus inquiétants que les bêtes enfermées. Au milieu de cette débandade provinciale et animale, l’inspecteur garde difficilement son flegme…

Blabla :

Il m’a fallu un moment pour me décider à lire ce bouquin… et quand je m’y suis mis, j’ai bien failli l’abandonner au bout de la 30ème ou de la 40ème page. Pourquoi ? Bonne question. Tout ce que je sais, c’est que je n’arrivais pas à rentrer dedans, mais aussi que les personnages, tous autant qu’ils étaient, me laissaient complètement froid.

Du coup, je me suis forcé, et j’ai bien fait, puisque j’ai vraiment fini par m’amuser avec cette enquête.

Pour ce qui est de l’histoire, s’il y a mieux, elle est toutefois correcte et plutôt bien fichue.

Alors, oui, nous avons le cliché de l’inspecteur de police peu apprécié par ses supérieurs qui ont tendance à désapprouver ses méthodes. Dans cette histoire, il s’appelle Déveure, mais que beaucoup ont surnommé « Le boiteux ». Et notre boiteux, donc, se retrouve à devoir jouer les nounous pour un adolescent trisomique du nom de Didi. Un gamin expédié dans ce zoo par un père soucieux de le dissimuler. Parce que le père de Didi n’est pas n’importe qui. Il s’agit en fait d’un député ayant échappé à un attentat qui aurait dû lui coûter la vie. Alors forcément, faut avoir le fiston à l’œil, s’assurer que ses ennemis ne pourront pas lui mettre la main dessus pour l’atteindre à travers lui. Une sacrée grosse responsabilité qu’on a mis sur les épaules du boiteux. D’autant que tout ne se passe pas exactement comme prévu… car rapidement, Didi est porté disparu.

Le récit tourne donc principalement autour de la disparition de Didi. Une grande partie de l’action se déroule au sein du zoo, zoo qui semble quelque peu frappé de malchance dernièrement. Des animaux meurs, un employé est retrouvé dévoré par un crocodile, et maintenant ça ! A croire que le sort s’acharne sur ses propriétaires.

Si les personnages ne sont pas toujours très originaux, le texte a heureusement pas mal d’humour, de fait que ça ne m’a excessivement dérangé. J’ai ricané à de nombreuses reprises, d’autant que le narrateur n’est autre que Déveure lui-même. Un type du genre antipathique, cynique et qui, comme c’est souvent le cas avec ce genre de personnage, n’a pas sa langue dans sa poche.

Et puis, que dire de son second? Généralement, c’est vrai que quand un duo de policiers/détectives/autres nous est proposé dans ce genre de récit, le second a tendance à être l’inverse de son comparse de premier plan. Histoire de faire du contraste quoi, que quand l’un se laisse emporter par son caractère un peu trop extrême, l’autre soit là pour tenter de le calmer. Ici, ce n’est pas tout à fait ça. Car Granier est plutôt taillé sur le même modèle que son collègue le boiteux. Oh, ils ont des différences, c’est sûr… mais quand l’un donne des baffes… et bien l’autre en donne aussi. C’est systématique. Ils sont d’ailleurs passés maîtres dans l’art de la distribution de baffes en duo. Pas un pour rattraper l’autre, ce que j’ai personnellement trouvé très drôle.

Pour ce qui est de l’enquête, j’ai trouvé qu’il n’était pas facile de deviner le pourquoi du comment de toute cette histoire. Après, peut-être est-ce moi qui suis nul à ce petit jeu, mais pour le coup, je me suis vraiment laissé avoir comme un bleu.

En bref, un roman que j’ai surtout apprécié pour son humour et qui me donne envie de découvrir les autres titres mettant en scène l’inspecteur Déveure.

Aix Abrupto – Jean-Paul Demure

753877_8869035Edition lue : Editions Folio ( 1995 )

Nombre de pages : 285

Genre : Roman noir

Résumé :

Dans les rues on se cogne pour des affiches, sur la scène on chante Mozart, au fond des caves on torture à mort, la salle applaudit en délire, dans les coulisses on assassine. Les cigales crissent. Un festival bien ordinaire, ma chère !

Blabla :

 

 A la base, je n’attendais pas grand-chose de ce roman. Une lecture qui serait vite engloutie, et peut-être aussi vite oubliée. Or, dire que j’ai aimé ce roman serait faux. Je l’ai au contraire adoré. Il est drôle, violent, sombre, stressant, injuste et surprenant. Mais voilà, il fait partie de cette catégorie de romans sur lesquels j’ai énormément de mal à discutailler. Ça ne va donc pas être simple de m’exprimer à son sujet.

En fait, c’est surtout que ce n’est vraiment pas facile de le résumer… je vais essayer, mais je ne promets pas que ce soit sensationnel. J’avoue que je ne sais même pas par où commencer.

On y suit plusieurs personnages. Le premier est Sandrine, une jeune Parisienne qui rêve de devenir cantatrice mais qui, jusqu’à présent, n’a pas eu exactement de chances à ce sujet. Mais le destine semble enfin lui sourire car la voilà engagée pour un festival d’Aix-en-Provence. Et un rôle, celui de Papagena de la Flûte enchantée. Alors oui, ce n’est qu’un petit rôle, mais qu’importe ! Sandrine est persuadée que c’est pour elle le début de la gloire.

Et pendant ce temps-là, sur place, la ville est en pleine campagnes électoral. Et autant dire qu’en de telles circonstances, qui plus est avec le festival qui se profile et amène son lot de touristes, les remous ne sont pas vus d’un bon œil, et les perturbateurs encore moins. Malheureusement pour le conseiller Pigasse et la troupe de truands qui le soutient, les ennuis ne tardent pas à se multiplier…

Si Sandrine est le personnage que l’on voit peut-être le plus ( et encore, je ne suis pas certain. ), on suit en réalité plusieurs protagonistes. Des protagonistes dont la route ne tarde pas à se croiser, souvent pour le pire.

Sandrine a un peu le rôle de la figure étrangère aux petites magouilles locales. Elle en voit parfois le visage  hideux, mais sans jamais s’y mouiller complètement.

A côté d’elle et de ses tracas, les choses sont beaucoup moins roses. On torture, on tue, on fait chanter, on dénonce et celui qui devient un élément gênant doit rapidement disparaitre. Le bouquin à son lot de passages violents, d’affaires sordides et méprisables. Même les flics s’y mettent, corrompues qu’ils sont. Et, faut bien le dire, l’auteur a peu de pitié pour ses personnages. Impossible de deviner qui va y passer, qui va en baver, qui va s’en sortir. Jusqu’au bout, le roman conserve sa noirceur et est parvenu à me faire pester. Ce qui n’empêche pas à l’humour de s’y faire sa place. Certaines scènes m’ont clairement fait exploser de rires.

Sans parler du style, à la fois fluide et vivant, qui correspond pilepoil à ce qui me plaît.

Faut-il parler de ses personnages ? Ce serait un peu long, car il y en a tout de même pas mal. Je peux toutefois résumer mon sentiment en disant qu’ils étaient tous à la fois uniques et très bien campés. Parfois même farfelus. Ils ne sont pas toujours sympathiques, et même pas souvent, en fait. Ne s’exprimant pas souvent avec de la dentelle, certains vont même assez loin dans le racisme. Ce qui a pour effet de les rendre d’autant plus réalistes. Et de rendre l’histoire, du coup, également plus réaliste. L’auteur ne s’intéresse pas qu’à des personnages sympathiques, et même ceux-là, au final, ne le sont pas complètement.

Et… j’en suis là et je ne sais déjà plus quoi dire sur cet « Aix abrupto ». Pour moi, c’est un très bon roman noir, du genre qui m’a souvent surpris et donné envie de hurler. Pas un coup de cœur non plus, mais pas très loin.

Mort aux femmes nues ! – Gypsy Rose Lee

mort-aux-femmes-nues-de-gypsy-rose-lee-897560732_MLEdition lue : Editions du Masque ( 1987 )

Nombre de pages : 221

Genre : Policier/Polar

Résumé :

Les strip-teaseuses de l’Old Opera ne vont pas se laisser marcher sur les pieds. Que cette soi-disant princesse Nirvena, danseuse pseudo-russe débarquée d’un bastringue de Toledo les snobe, passe encore. Mais qu’elle sème la perturbation dans le programme et fasse son strip en enlevant tout, au mépris du règlement de la boîte c’est trop. Qu’est-ce que les filles peuvent faire après ça ? leur numéro est fichu en l’air. Sans compter que ce genre d’exhibition attire toujours un tas d’empoisonnements. Car aussi bizarre que ça paraisse, tout le monde n’aime pas les femmes nues. Une enquête hilarante écrite par une spécialiste.

Blabla :

Quel drôle de titre !  C’est en tout cas ce que je me suis dit en tombant sur ce roman au détour d’un site. Avouez que ça retient l’attention du potentiel lecteur. Et comme la pochette ne pouvait pas le faire pour lui, ce roman a au moins la chance de posséder un titre aussi singulier, sans quoi je ne me serais certainement pas arrêté pour en apprendre un peu plus sur son compte.

En plus, l’éditeur vous promet une enquête hilarante écrite par une spécialiste. Dans ce genre de situation, je n’ai qu’une question à la bouche : Où dois-je payer ?

Mon achat validé, je n’ai pas tardé à recevoir ce petit roman qui, moins d’une semaine après avoir rejoint ma bibliothèque déjà pleine à craquer, rejoignait la pile de mes livres lus et à conserver dans ma seconde bibliothèque prévue à cet effet.

En réalité, si j’ai mis plus d’une semaine avant de le lire, c’est bien parce que j’avais déjà toute une pile de bouquins à terminer avant de pouvoir m’y consacrer. A peine ai-je ouvert « Mort aux femmes nues » que je le refermais déjà, tout juste quelques heures après avoir posé les yeux sur sa première page. Il faut dire que 220 pages, ce n’est pas gros, surtout quand un bouquin se lit aussi vite et bien que celui-ci.

Sans rire, je n’ai pas pu décrocher de bout en bout. Ce n’est pas forcément aussi drôle que l’éditeur voulait bien le faire croire… en tout cas, je n’ai pas ri une seule fois à sa lecture, mais c’est en tout cas divertissant. Le sourire arrive facilement aux lèvres et puis, bon, ses personnages sont si bien campés que tu prends plaisir à suivre leurs péripéties. Ça se chicane, ça ragote sur le dos des autres, c’est vivant.

Oh, et puis un détail qui a son importance, en tout cas en a-t-il eu pour moi, le livre a été publié, il me semble, pour la première fois en Amérique en 1941. C’est donc également à cette époque que se déroule l’histoire, avec ses mentalités et ses particularités.

L’histoire prend place, comme le laisse si bien supposer le résumé, dans une boîte de strip-tease. Bien que le mot burlesque soit en réalité plus souvent utilisé par ses employées pour désigner leur métier.

On peut parler d’enquête, sans en être vraiment une. En vérité, le drame ne survient que tardivement dans l’histoire, et, bien que les employées s’en inquiètent et s’interrogent, ils ne sont ni des inspecteurs, ni des détectives, même amateurs. Le roman s’intéresse bien d’avantage à leurs histoires, leurs querelles, leur métier, surtout, et ses aléas. Et c’est bien ce qui m’a tant plu avec cette histoire. Les personnages sont ce qu’il y a de plus importants pour moi. Quand l’auteur me permet de mieux les connaitre, de mieux les observer, ça me plaît. Alors même si l’enquête reste un peu dans le fond, ce n’est pas très grave, au final. Oh et puis, l’univers burlesques de ces années-là ! C’est tout de même intéressant, plus intéressant que de retrouver l’assassin, non ? L’enquête est un plus, c’est sûr, les romans policiers étant un genre que j’ai tendance à affectionner, ça a été l’un des arguments qui m’a poussé à sortir ma carte bleue pour en faire l’acquisition.

Et d’ailleurs, qu’en est-il de l’enquête ? Si le cadre est parfaitement décrit, mais j’ai envie de dire que c’est un peu normal quand on découvre qui en est l’ « auteur », l’enquête, elle, tient-elle la route ? Eh bien pour tout vous dire, j’ai été incapable de deviner le pourquoi du comment derrière tout ce micmac. En fait, c’est assez facile de soupçonner tout le monde tant certains ont l’allure du suspect tout désigné. Je ne suis pas quelqu’un qui parvient généralement à démasquer le coupable et l’auteur a fait ce qu’il faut pour m’embrouiller au point que j’ai pu profiter de l’instant « révélation » sans qu’une voix mesquine ( Et un tantinet méprisante ) ne résonne dans ma tête pour dire : « Ahaha ! J’en étais sûr ! ». C’est le principal. Alors, oui, effectivement, quelques-unes des révélations finales ne m’ont pas vraiment surpris… même sans m’y attendre, en fait, c’est juste qu’elles m’ont semblé manquer d’impact. Mais ce n’est qu’un détail, un simple détail de chipoteur !

Pour parler de son personnage principal, Gypsy Rose Lee n’est pas un personnage fictif puisque, comme vous l’aurez sans doute remarqué ( Moi, il m’a fallu un sacré bout de temps avant de me dire, au milieu de ma lecture : Ah mais tiens ! L’auteur s’appelle comme son personnage principal ! Ouais… je suis un peu long à la détente. ), elle est l’auteure de ce roman. Enfin… oui et non.

Et donc, quel est l’avantage d’avoir comme « auteure » Gypsy Rose Lee ? Eh bien celui qu’elle a été elle-même une artiste burlesque. Une célèbre, qui plus est. Autant dire qu’elle connait le sujet, aussi qui de mieux pour nous en parler ? Le seul petit bémol à cette charmante découverte est qu’il semblerait que ce ne soit pas elle, en réalité, qui ait écrit ce livre, mais un autre, qui l’aurait fait à sa demande. C’est une petite déception, mais elle a forcément aidé à la conception de cet environnement. Je pense qu’une célébrité du milieu n’irait pas faire inscrire son nom sur un livre si celui-ci est truffé d’erreurs sur un métier qu’elle est censée pratiquer. C’est un coup à perdre de sa crédibilité moi j’dis.

A part ça, quoi d’autre ? Je ne vais pas revenir sur les personnages, mais presque. Presque pour signaler au début de ce roman la présence d’une page en particulier qui m’a été parfois d’un grand secours dans ma lecture. Une fiche de personnages ! Et sur celle-ci, tous les noms, et un bref descriptif de chaque protagoniste pour t’aider à t’y retrouver. Franchement, j’aimerai que plus de romans fassent ainsi. Pensez aux gens qui, comme moi, ont de grandes difficultés à retenir les noms ! ( Petit cri de désespoir ) C’est frustrant de devoir sans arrêt retourner en arrière et galérer pour retrouver qui est ce bidule truc qui vient de montrer le bout de son vilain nez. Là, un petit tour à la première page et, hop ! En quelques secondes j’ai retrouvé la mémoire et je peux continuer ma lecture l’esprit tranquille. N’est-ce pas merveilleux ? ( Ouais, bon, je sais… je ne suis qu’un immonde flemmard alors que je pourrais me les faire tout seul mes fiches. N’empêche que ce genre d’initiative est bien pratique. )

Par contre, je ne pense pas avoir quoique ce soit à lui reprocher. A part la fin qui, pour un ou deux infimes détails, ne m’a pas autant convaincu que je l’aurai espéré… franchement, je peux garder mes petits cailloux dans mes poches.

En bref, pour moi, ce roman est une bonne découverte. Peut-être pas de celles qui vous restent éternellement en mémoire, mais plutôt de ces découvertes qui vous font passer un très bon moment et vous font refermer votre livre avec un petit sourire satisfait aux lèvres.

Moi, je n’en demande pas d’avantage !

Cat le Psion – Joan D. Vinge

couv58632186Édition lue  : J’ai Lu ( 1993)

Nombre de pages : 571

Genre : Science-fiction

Résumé :

Lorsqu’on le recrute comme garde du corps de lady Elnear taMing, Cat le Psion croit presque à une farce : lui, le paria télépathe, haï pour ses origines extraterrestres, entrer au service de l’un des cartels les plus puissants de la Fédération humaine ?
Sur Terre, cependant, la « farce » s’avère sérieuse. Sinistre, même : Cat doit tout à la fois protéger lady Elnear au péril de sa propre vie, espionner pour le compte du clan taMing… et affronter quotidiennement la crainte et le mépris que lui valent ses pouvoirs de sang-mêlé.
Une partie dangereuse, alors que se déchaîne une campagne raciste prônant justement l’extermination des mutants. Cat pressent que son rôle sera déterminant. Doit-il renoncer à ses talents psioniques ? Ou, au contraire, user de son merveilleux don, au risque d’y perdre la raison ?

Blabla :

Ça fait plus d’un mois que je traine ce bouquin comme un boulet. J’ai eu beaucoup de mal à le terminer, beaucoup de mal à le lire, tout court, et j’ai bien failli l’abandonner plus d’une fois. De fait, mes souvenirs à son sujet ne sont plus de première fraicheur.

Bref… mais que raconte Cat le Psion ? J’ai presque envie de laisser le résumé plus haut se charger de vous renseigner à ma place, mais ce serait vraiment faire mon flemmard. Donc, en gros, ce roman… ce pavé, même, nous offre comme personnage principal Cat, un Psion ( Donc un métis d’humain et d’un peuple appelés les Hydrans, il me semble. Ce qui fait des Psions des créatures à part, car dotés de pouvoir télépathiques. ), qu’on va contraindre à travailler pour l’un des cartels les plus puissants qui soit : celui du clan taMing. Pourquoi ? Parce qu’il semblerait qu’un tueur se soit mis dans l’idée de liquider l’un de leurs membres, la bien nommée lady Elnear et que la seule solution pour retrouver ce tueur est de s’assurer les services d’un télépathe.

Comme dit plus haut, ce texte est un pavé… j’ai bien cru n’en voir jamais le bout. Il fait près de 600 pages… j’ai lu plus gros, oui, d’accord, mais le fait que je ne sois pas vraiment parvenu à apprécier ce texte, et que l’écriture était plutôt du genre petite, m’a fait paraitre le temps passé dessus incroyablement long.

J’ai beaucoup à dire, donc je risque fort de sauter du coq à l’âne… et pour commencer, je vais parler du personnage de Cat… celui-là ! Je suis désolé de le dire, mais il m’a vraiment gonflé.

Déjà, le texte est écrit à la première personne. Ce qui n’est pas toujours un bon choix, car pour peu que l’on n’apprécie pas le personnage narrateur, il n’est pas facile d’entrer dans l’histoire, et même de l’apprécier. C’est ce qui m’est arrivé ici.

Cat est un personnage au départ plutôt antipathique, qui oscille généralement entre le rôle du petit con qui en fait trop et celui du Caliméro. J’ai eu beaucoup de mal à le trouver intéressant, et je ne suis, au final, pas certain d’être parvenu à l’apprécier.

Très rapidement, sa façon de jouer aux durs m’a fait lever les yeux au ciel plus que nécessaire. Ce genre de détail suffit généralement à me faire abandonner un roman… non pas que je n’apprécie pas les personnages à la langue bien pendue. C’est même justement parce que j’apprécie ce genre de personnages que je suis plutôt exigeant sur la question. J’ai développé mes goûts personnels et les personnages comme Cat, malheureusement, font partie de ceux qui me donnent furieusement envie de les baffer. Il m’est devenu si désagréable au fil de ma lecture que je me suis trop souvent senti incapable de compatir avec lui, de croire en sa souffrance, en ses blessures. Soit il m’énervait, soit il me laissait parfaitement indifférent…

Il y a aussi que j’avais souvent tendance à trouver qu’il s’en tirait trop facilement… peut-être est-ce une déformation due au fait que je ne l’apprécie pas, mais généralement, c’est le sentiment que j’ai ressenti. La moindre petite chose, même nouvelle pour lui, ne lui résiste pas longtemps. Il a même tendance à devenir super doué pour toute activité à laquelle il se frotte. Quoiqu’il cherche à faire ou à accomplir, il y parvient sans trop se casser le cul. Finalement, il m’a énervé même quand il a voulu jour au « nouveau messie », genre je vais me sacrifie pour le bien de tous. Enfin oui mais non… ( Et puis bien sûr, quand il couche avec une nana, il le fait comme un chef, et c’est forcément mieux que tout ce qu’elles ont connu… ouais ! )

J’aurais encore beaucoup de reproches à faire sur ce personnages, mais je ne vois pas trop l’intérêt de continuer à lui cogner dessus… on l’aura compris, il ne m’a pas convaincu. A choisir entre tous les personnages que j’ai eu l’occasion de rencontrer, j’ai trouvé celui de Daric beaucoup plus intéressant. Alors, oui, Daric est une petite ordure, il est complètement barré et malsain. Malgré tout, c’est vraiment le personnage qui a retenu mon attention. Il est inhabituel et plutôt bien campé. Sans cautionner la grande majorité de ses actions, ( J’avais même surtout tendance à le trouver parfaitement odieux et méprisable. ) il a en tout cas le mérite de m’avoir suffisamment intrigué pour me pousser à continuer ma lecture.

Un autre problème de ce texte vient certainement de la traduction ( A moins que celle-ci n’est vraiment été fidèle au style de l’auteur ? ). Les thèmes abordés dans ce texte sont souvent assez durs. Dans le cas de Cat, le racisme lié à ses origines, vu que les Psions sont considérés comme des sous-merdes que la plupart voudraient voir morts. En règle générale, les sujets qui touchent à la discrimination, au rejet de la différence, font partis de ceux que je préfère. Dans le cas de Cat le Psion, j’ai été plutôt déçu. Comme je l’ai dit plus haut, je ne suis pas parvenu à me sentir révolté par la discrimination dont Cat est victime. Là, la faute n’est pas tant la sienne, que celle des dialogues qui ont souvent eu du mal à me paraître crédible. Le vocabulaire employé, la façon dont étaient construits les dialogues de chacun, tout ça, souvent, me paraissaient peu crédibles, un peu puérils par moments, au point qu’assez peu de situations, au final, m’auront vraiment convaincu.

Un autre sujet très présent dans ce roman est celui des drogues. Plusieurs personnages en utilisent, d’autres voudraient les voir interdites et se battent pour, d’autres encore voudraient les voir légalisées et abrutirent avec les populations jugées à problèmes, comme celle des Psions. Cat lui-même, est contraint d’y avoir recours, puisque son don télépathique s’est éteint… et que la seule façon pour lui de pouvoir l’utiliser de nouveau est d’avoir recours à des drogues de plus en plus durs. C’est l’un des aspects du texte que j’ai préféré, parce que du coup, Cat devient complètement dépendant de ce détail. La drogue qu’il utilise a la forme d’un patch qu’il se colle derrière l’oreille. Qu’elle se décolle, ou qu’on lui arrache, et s’en est fini de ses pouvoirs. C’est, en quelque sorte, son point faible et j’ai trouvé que l’auteur l’avait vraiment bien utilisé.

Et du coup, la télépathie prend une place très importante dans cette histoire, puisqu’elle représente l’arme de Cat, mais également la raison principale pour laquelle lui et les siens sont ainsi méprisés et constamment regardé d’un œil soupçonneux. Les Psions ayant généralement apparence humaine, en tout cas suffisamment pour passer incognito s’ils y prennent garde, c’est donc sous couvert de cet anonymat que l’on demandera à Cat d’œuvrer. Car il est clair que les membres d’une famille aussi puissante que les taMing, mais aussi leurs proches, n’apprécieraient pas d’apprendre qu’un Psion peut lire en eux dans la plus totale impunité.

Et… mon Dieu ! Au final, j’aurai tapé un beau pavé ! Pourtant, j’ai encore pas mal à dire sur ce Cat le Psion… je vais donc vous parler vite fait de l’univers avant de pouvoir passer à la conclusion.

Nous sommes dans un univers, comme on l’aura deviné, futuriste, où la terre n’est plus la seule planète habitable, où la galaxie est dirigée par des cartels très souvent rivaux, où la politique à une grande importance. Personnellement, je l’ai plutôt bien aimé cet univers. Bon, comme souvent, on a d’un côté les nantis, de l’autre les rebus de la société vivant dans des bidonvilles craignos à souhaits, mais je n’ai pas regretté mon voyage. Et puis, la présence de Cat permet également de faire se confronter deux sociétés qui, généralement,  ne se fréquentent pas. Les taMing étant vraiment ce qu’on peut appeler le haut du panier.

D’ailleurs, oui, je ne peux pas conclure cet article avant de vous parler des taMing ! Ils sont vraiment spéciaux dans leur genre, et c’est là aussi l’un des aspects de ce roman que j’ai apprécié : puisqu’ils ont tous la même tête… de génération en génération ! Eh bien oui, puisque pour préserver ces gênes précieux qui ont fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui, c’est-à-dire une famille de dirigeants, n’hésite-t-on pas à bidouiller l’ADN du futur taMing pour s’assurer qu’il sera fait sur le même modèle que ses ancêtres, qu’aucune tare ne viendra gâcher le bel avenir qu’on lui réserve. En d’autres termes, on en fait une copie conforme, au niveau du physique, de ceux qui l’ont précédé.

Voilà, voilà. Pour conclure, c’est un récit tout de même riche en péripéties. On n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer. Mais si j’y ai apprécié quelques, trop, rares personnages, j’avoue que la plupart m’ont exaspéré. Je ne peux pas dire toutefois que ce soit un mauvais roman. Il y a du bon et du mauvais dans Cat le Psion. Certains adoreront, d’autres moins… tout dépend des goûts et des couleurs. Pour ma part, malheureusement, ce qui m’a le plus gâché la lecture est bien sûr ce problème de narrateur… si le récit n’avait pas été raconté par Cat ( Qui n’est pas tout le temps détestable non plus… même s’il m’a le plus souvent donné envie de le baffer. ) , peut-être aurais-je d’avantage apprécié ma lecture. En attendant, celle-ci n’a pas été simple et si sa fin m’a plutôt satisfait, je reste très mitigé sur son compte.

Malataverne – Bernard Clavel

9782266187794_1_75Édition lue : J’ai Lu ( 1979 )

Nombre de pages : 192

Genre : Contemporain

Résumé :

Ils sont trois, trois copains disparates réunis par le hasard dans un bourg du Jura. Serge, blond et fragile, très fils de famille ; Christophe, opulent comme l’épicerie paternelle, enfin Robert, apprenti plombier, qui fuit un foyer où l’ivrognerie règne, et dont le seul réconfort est Gilberte, la fille d’un fermier voisin.
Ce ne sont pas – pas encore – des voyous. Seulement des gosses incompris de leurs parents, livrés à eux-mêmes, incapables de s’insérer dans notre société. Enhardis, grisés par un vol de fromages, ils décident de tenter un « grand coup » à Malataverne. Serge et Christophe ont tout mis au point. Seul, Robert hésite.

Blabla :

Malataverne est un roman assez court dont l’action se déroule sur vingt-quatre heures. On y suit les états d’âmes, plus que les péripéties, d’un certain Robert, un adolescent de quinze ans un peu, beaucoup, indécis.

L’histoire commence quand Robert et ses deux amis, Christophe et Serge, montent un coup pour voler les fromages d’un paysan du coin. L’affaire manque de mal tourner, mais les adolescents parviennent à échapper aux propriétaires furieux et à leurs chiens. D’ailleurs nullement échaudés, Christophe et Serge ont déjà une autre idée en tête. Un gros coup, cette fois, capable de leur rapporter assez d’argent pour leur permettre de se payer les motos que Robert n’a pas les moyens de se payer, et Serge, que ses parents refusent de lui offrir. Car oui, du côté de Malataverne, la mère Vintard aurait un sacré paquet d’argent de côté. Et comme la vieille femme est sourde, ce ne sera pas difficile de s’introduire chez elle la nuit.

Oui mais voilà, Robert hésite. Il hésite, mais il n’ose pas le dire clairement. Il accepte, alors qu’il aurait certainement préféré refuser. Juste histoire de ne pas passer pour un froussard. Et c’est là que les choses commencent à devenir pénibles pour lui.

Comme je l’ai dit plus haut, Malataverne s’intéresse surtout au personnage de Robert. Durant vingt-quatre heures, on suivra ses hésitations, ses craintes, au point qu’il finit par en devenir agaçant. Robert n’est pas un mauvais bougre, mais il est lâche, et c’est là tout son problème. Il n’ose pas s’imposer, il a peur de l’opinion des copains, peur de passer pour un dégonflé, mais peur aussi de prendre une décision, peur des conséquences, peur de les dénoncer, autant qu’il craint l’idée de chercher de l’aide. Au bout d’un moment, j’avais vraiment envie de lui mettre un bon coup de pied au cul pour le forcer à se décider..

Les autres garçons de la bande, Serge et Christophe, sont plus en retrait. Christophe, lui, aurait plus le rôle de meneur. C’est lui le plus âgé, lui qui a le plus d’autorité sur les autres. Quant à Serge… c’est un peu une petite ordure, un fils de bonne famille qui cherche à s’encanailler et qui passe son temps à mépriser ceux qui ne sont pas de sa « condition ». C’est aussi le plus dangereux des trois, celui qui aurait le moins de scrupules à commettre des forfaits encore plus graves.

Ce n’était pas inintéressant à lire mais, comme je l’ai dit, le personnage de Robert a vraiment fini par me faire perdre patience. Et puis, à certains moments, celui-ci s’embarque dans des délires (Avec de la description en veux-tu en voilà.) que je finissais toujours par sauter tant je trouvais qu’ils cassaient l’action.( Qui est déjà assez mince ).

Pas désagréable comme bouquin, mais ce n’est pas le genre d’histoire qui va me laisser un souvenir impérissable.

120, rue de la gare – Léo Malet

1058089_10851486Édition lue : 10/18 ( 1999)

Nombre de pages : 215

Genre : Policier/polar

 Résumé :

C’est la guerre. Le détective privé Nestor Burma a été fait prisonnier. Loin de son cher Paris, il se morfond derrière les grilles d’un stalag. Un soir, un détenu amnésique meurt dans ses bras en lui laissant un message : « Dites à Hélène… 120 rue de la Gare… » Hélène ? Sa secrétaire chérie ? Burma est intrigué ! De retour en France, il retrouve son ami Colomer mais celui-ci est abattu à ses pieds juste après avoir mentionné cette même adresse ! Le détective de choc se met en quête ! Au prix de quelques coups, pansés avec un humour à toutes épreuves, il rassemble, entre Lyon et Paris, dans ce climat si particulier de fin de la guerre, les pièces éparses d’une formidable intrigue !

Blabla :

Si l’on m’avait dit qu’un jour je lirais du Nestor Burma, je pense que je ne l’aurais pas cru… et même que je me serais mis à ricaner. C’est con, mais dans mon esprit, Nestor Burma était une sorte de Derrick à la sauce Française, en gros un truc terriblement ringard et emmerdant. Pour ma défense, nous dirons que je n’avais jamais réellement cherché à m’intéresser à ce cher Burma et ce n’est qu’en découvrant qu’il avait pour auteur Léo Malet que je me suis dit que… mince ! Ca vaudrait peut-être le coup d’essayer ?

Aussitôt tenté, aussitôt commandé, je dois dire que je ressors de ma lecture avec un sentiment plutôt mitigé. Ce n’est pas que je n’ai pas aimé, mais… disons que dans ce premier tome, le personnage de Burma ne m’a pas franchement emballé.

C’est un personnage qui a de bons côtés, qui peut se montrer drôle, qui possède certes du répondant et aime s’envoyer quelques verres de trop derrière la cravate… de façon d’ailleurs plus que régulière, mais… je ne sais pas. Quelque chose dans son comportement m’a vraiment gêné. J’avais parfois l’impression, et pardonnez-moi cette réflexion, qu’il en faisait beaucoup trop. De telle manière que je ne suis pas vraiment parvenu à m’attacher à lui. La tuile, l’histoire est racontée à la première personne, autrement dit par Burma. Aussi forcément, ça ne m’a pas aidé.

Après, il est vrai aussi que le roman a vieilli. ( Celui-ci a été publié, il me semble, en 1943 et est considéré comme l’un des premiers, sinon le premier roman noir made in France. ) Ça se sent dans certains dialogues ou certains retournements de situations, qui m’ont semblé avoir perdu de leur impact. Rien de bien gênant, c’est sûr, il faut prendre en compte l’âge du bouquin, mais comme j’avais déjà quelques difficultés avec Burma… ces détails qui seraient passés comme une lettre à la poste en temps normal ont, là, eu un peu plus de mal à passer.

Cela étant dit, je suis bien conscient que « 120, rue de la Gare » reste un premier tome, le premier qu’a écrit Léo Malet sur le personnage de Burma. Il y en a eu d’autres, beaucoup d’autres, aussi ce n’est pas parce que celui-ci est une petite déception que je ne compte pas m’intéresser aux suivants.

La vie de Frederick Douglass, esclave américain, écrite par lui-même – Frederick Douglass

47372Édition lue : Gallimard ( 2006 )

Nombre de pages : 208

Genre : Autobiographie/ Témoignage

Résumé :

« Vous avez vu comment d’un homme on fit un esclave ; vous verrez comment un esclave devint un homme.  » En 1845, à vingt-sept ans, Frederick Douglass, ancien esclave américain, publie l’un des récits les plus puissants contre l’esclavage. Il y raconte son enfance sur la plantation, la séparation des familles, la violence omniprésente, son départ pour la ville et la révélation qui le met sur la voie de la liberté. Celui que l’on voulait transformer en brute apprend tout seul à lire et à écrire. D’une plume acerbe, il raconte l’inhumanité du système esclavagiste et la barbarie des maîtres. L’accompagnement pédagogique situe le récit dans le contexte de l’esclavage et des luttes abolitionnistes. Il éclaire l’originalité de cette voix autobiographique, sa force, son ironie, ses stratégies rhétoriques de dénonciation. D’autres textes, témoignages, discours politiques, roman, chants d’esclaves, viennent enrichir la lecture.

Blabla :

En commandant cette autobiographie, je ne m’attendais pas à recevoir un livre « scolaire », dans le sens où il est adapté pour les élèves du collège. Pas le texte en lui-même, qui est intégral, mais le surplus de pages destinées à développer un élément en particulier, à donner de plus amples explications, ou fournir des exercices à faire etc. Bon, les pages sont plutôt intéressantes dans leur ensemble, car elles m’ont permis d’en apprendre un peu plus. Mais c’est vrai qu’à choisir, j’aurais préféré un livre… « normal » ? D’autant qu’il semblerait que ce texte soit le premier écrit par Frederick Douglass, qui en aurait ensuite écrit deux autres, plus détaillés que celui-ci. Je ne sais pas s’ils ont été traduits en français, mais si c’est le cas, je pense que je ferai prochainement l’acquisition du plus « récent » d’entre eux.

Mais venons-en au texte en lui-même ! Et quel texte ! Je savais que l’époque de l’esclavage avait été quelque chose de particulièrement horrible, mais pas à ce point. C’est proprement choquant ce qui est décrit dans ce récit. Et n’ayant pas vécu à cette époque, je n’arrive pas à comprendre comment on a pu commettre si longtemps de telles atrocités, et avec le consentement de la loi par-dessus le marché. C’est d’autant plus effarant que l’esclavage, au final, n’a pas été aboli depuis si longtemps. Par exemple, j’ignorai qu’il s’était poursuivi jusqu’en 1848 en France… et qu’au Brésil il s’était même poursuivi jusqu’en 1888 ?!  Alors, oui, bon, ça fait peut-être un peu plus d’un siècle pour l’un, et un peu plus de cent cinquante ans pour l’autre… mais tout de même !

Ne plus avoir le moindre droit, être séparé de sa famille et de ses amis, de son identité, être battu, humilié et mutilé gratuitement, n’avoir pas plus de valeur que du bétail, et encore. N’avoir aucun espoir, au final.

Et, comme le dit le narrateur, les pires maîtres étaient également les plus religieux. Ça me fait rire… jaune, sans me surprendre.

L’existence de Frederick Douglass est atypique car, contrairement à la plupart des autres esclaves, il a eu la « chance » ( Si on peut appeler ça une chance. ) d’être rapidement expédié à la ville, plutôt que de rester prisonnier des exploitations agricoles. Là-bas, il a pu apprendre à lire et à écrire, tout d’abord avec l’aide d’une maîtresse qui finira très vite par revenir sur sa décision ( Et devenir moins aimable par la même occasion ), puis seul. En usant de tours et en se faisant aider de jeunes de Baltimore, là où il avait été expédié. C’est cette aptitude qui va lui permettre d’ouvrir les yeux sur l’injustice dont lui et les siens sont les victimes. C’est également cette nouvelle vision du monde qui va lui permettre de s’en sortir, malgré les épreuves, de ne pas lâcher prise et d’attendre son heure. Celle de la fuite, puis de la libération.

Au final, c’est un témoignage certes très dur, mais qui mérite vraiment d’être lu.

Meddik – Thierry Di Rollo

9782070321131Édition lue : Folio SF ( 2008 )

Nombre de pages : 288

Genre : Science-fiction / Anticipation

Résumé : À Grande-Ville, John Stolker est en sécurité dans le quartier des Justes. Richissime héritier de l’empire Gormac, il ne supporte plus son père, ses professeurs, ses amis, et contemple le monde qui se délite. L’humanité ne sait plus que faire de ses déchets, les pauvres se déchirent au nom de religions sans signification, quand ils ne sont pas tout simplement décimés par les vautours mutants qui hantent la cité fantôme. Rongé par la haine et porté par la drogue, Stolker va suivre Meddik, l’éléphant géant, et se lancer dans une croisade meurtrière dont personne ne réchappera. Thierry Di Rollo radicalise encore sa démarche artistique, faisant de l’ellipse et de la métaphore des armes de dissection massive. Avec Meddik, il propose un roman de science-fiction qui dérange, un texte coup-de-poing, et confirme tout son talent, mis au service d’une œuvre à part.

Blabla :

Meddik est un roman étrange. Je ne suis pas certain de l’avoir complètement compris.

Nous y suivons John Stolker, un personnage pour le moins inhabituel, drogué, sadique, qui se soucie peu de son prochain.

Le monde que nous décrit l’auteur n’est pas très reluisant. D’un côté, le haut du panier, les Justes, comme ils s’appellent, qui jouissent de tous les privilèges et de toutes les richesses, de l’autre, un monde violent où différents groupes se livrent une guerre sans merci : Les croyants et les non croyants.

Au-dessus de ces populations tournent des prédateurs, toujours prêt à se jeter sur l’inconscient qui aurait le malheur de rester un peu trop longtemps en terrain découvert. Des vautours immenses qui, jour après jour, ajoutent de nouvelles victimes au carnage qui a déjà lieu sous eux. Et pendant ce temps, sur une Mars terraformée, une nouvelle civilisation voit le jour. Bien décidée à ne pas commettre les mêmes erreurs commises sur Terre.

Au milieu d’eux, John Stolker représente un peu, comme qui dirait, un camp à lui tout seul. Né Juste, fils d’un homme aussi riche qu’apparemment puissant, John passe le plus clair de son temps à s’essayer à de nouvelles drogues que lui déniche son ami Roman. Incroyant, il est animé d’une haine à l’égard de son père et, en fait, à l’égard de la société dans laquelle il évolue. Son premier meurtre le fait complètement basculé. Une brèche s’ouvre et il s’y glisse tout entier pour fuir ce monde sécurisé qui est le sien. Dès lors, sa route se jonche de cadavres, autant ennemis qu’alliés, parfois pour le plaisir, parfois parce que l’autre a eu le malheur de le gêner, d’autres fois parce que ça l’arrange.

Stolker est vraiment un personnage qui m’a surpris. Froid, possédant peu, voire pas du tout, de pitié, œuvrant pour son seul intérêt. Et quel intérêt, d’ailleurs ? Celui de rester en vie ? Pour assouvir ses pulsions ? Ce n’est pas un personnage facile à cerner. Ses réactions, si elles sont souvent radicales, sont généralement surprenantes. C’est même quelqu’un de plutôt antipathique et méprisable, se qualifiant lui-même de lâche. L’auteur nous permet de le suivre à quatre époques différentes de sa vie. Le temps passe pour Stolker, mais on ne peut pas vraiment dire que son cas s’arrange.

Pourtant, en quelques rares occasions, le texte nous livre un autre visage de ce personnage. Face à certaines morts, sa carapace d’insensibilité parvient à se briser. Le rendant, d’une certaine façon, plus humain.

Cela dit, ce n’est pas un personnage à qui l’on peut vraiment s’attacher, mais plutôt pour lequel il est plus facile de ressentir du dégoût, que de la sympathie. Et c’est justement ce qui le rend intéressant.

La drogue a également son importance dans cette histoire, vu qu’avec la mort, elle représente un peu tout l’univers de Stolker. Et c’est un peu les parties de Meddik qui m’ont semblé les plus hermétiques. Les délires du personnage, ses visions, ses longs monologues, tout ça, m’ont souvent semblé peu compréhensibles ( Et peut-être était-ce voulu. ), de fait que je suis souvent rester assez interdit. Le squelette qu’aperçoit souvent Stolker lors de ses délires, mais l’éléphant Meddik, également… s’il y avait quelque chose à comprendre derrière leur présence, alors, je suis complètement passé à côté.

Au final, c’est un roman tout de même très sombre et violent. Jusqu’au bout, Stolker sera resté fidèle à lui-même. Au point d’en arriver à des extrémités pitoyables pour espérer continuer cette existence de dépendance.

En bref, même si j’ai trouvé ce roman quelque peu hermétique par moments, au point qu’il m’a laissé un arrière-goût de frustration, je ne regrette pas ma lecture qui, à de nombreux moments, fut déroutante.

Le meilleur des mondes – Aldous Huxley

pp1438-1977Edition lue : Editions Presses Pocket ( 1984 )

Nombre de pages : 284

Genre : Science-fiction/Anticipation

Résumé :

Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d’oeuvre de la littérature d’anticipation, a fait d’Aldous Huxley l’un des témoins les plus lucides de notre temps.
Aujourd’hui, devait écrire l’auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s’abatte sur nous dans le délai d’un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d’ici là de nous faire sauter en miettes… Nous n’avons le choix qu’entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique.

Blabla :

Je me suis vraiment demandé si je devais faire un article sur ce roman. Déjà parce que des avis à son sujet, ce n’est pas ce qu’il manque ( Et j’avoue préférer chroniquer des bouquins un peu moins connus. ), mais aussi parce qu’il n’est vraiment pas évident de le résumer et d’en parler sans écrire des tartines sur son compte.  En fait, ça fait plusieurs jours que je l’ai terminé et que je pèse le pour et le contre. Mon avis risque donc d’en pâtir, mais tant pis…

Le meilleur des mondes place son action dans un monde futuriste où le mot liberté ne semble pas vraiment avoir sa place. Les classes sociales sont très présentes, les enfants ne sont plus conçus par les voies naturelles, mais dans des usines ( On peut qualifier ça d’usine, à mon avis. ), à la chaine, où les embryons, mais aussi les jeunes enfants, subissent des traitements bien différents suivant qu’on les prédestines au haut du panier ou non.

Les gens y sont endoctrinés depuis leur plus jeune âge. Programmés, même. On passe son temps à… travailler, faire du sport et baiser à droite et à gauche. C’est simple, tout comportement qui se distingue un peu trop de celui de la masse est tout de suite pointé du doigt. On y aime l’uniformité.

Au rang des absents, on peut également citer l’ambition. Car suivant que vous soyez né Alpha ou Epsilon ( Ou bien sûr, la majorité est constituée de classes inférieures, clairement lobotomisées avant leur naissance ( et même après), servant de bétail pour les travaux les plus ingrats, tandis que les classes supérieurs, à qui tout est dû, sont représentés par une minorité. ) … ou, n’importe quoi d’autre, vous devez vous contenter de votre case toute votre existence durant et ne surtout pas en espérez plus. D’un autre côté, tous ont été si bien endoctrinés qu’aucun n’irait se plaindre ou chercher à changer sa condition. Ils sont heureux. Du plus bas de l’échelle, jusqu’en haut… et si un petit coup de blues se fait sentir, hop ! Enquille-toi un ou deux soma et tu verras la vie en rose !

Dans ce monde également, l’idée d’avoir un père et une mère est quelque chose d’obscène. Ça n’existe pas. Idem, tout le monde appartient à tout le monde, c’est-à-dire que les couples n’existent pas d’avantage. La norme est de faire des galipettes avec un partenaire différent chaque fois qu’on le désir. Et les gosses sont, quant à eux, entraînés à cet exercice depuis leur plus jeune âge…

En fait leur vie est vraiment… heu ! Répétitive et calquée sur le modèle de leur voisin. Une activité solitaire y est aussitôt suspecte.

Et… j’en suis là et j’ai encore beaucoup à dire sur ce monde et son fonctionnement ( Qui est d’ailleurs bien pensé de la part de l’auteur et carrément flippant. ). Mais je pense que je vais en rester là pour laisser à ceux qui voudraient le lire découvrir par eux-mêmes ce qui reste.

Mais où en étais-je déjà ?

Les personnages ne sont pas vraiment attachants… ils sont mêmes, pour la plupart, assez exaspérants. Entre autres, je vais citer Bernard, qui malgré sa différence et le fait que ce défaut lui vaille d’être malmené, est terriblement vantard et aime en faire des tonnes pour essayer de se faire mousser; Lenina qui a un peu trop tendance à se considérer comme un morceau de viande, car formatée comme il faut par la société; John qui, provenant d’un autre « monde », passe son temps à citer Shakespeare comme s’il récitait des versets de la Bible, et qui forme à lui tout seul une sorte de cliché du croyant extrémiste…

Leurs défauts, comme leurs différences, font, d’une certain façon, qu’ils sont intéressants… même si têtes à claques. Parmi eux, le seul que je sois parvenu, quelque peu, à apprécier est le Ford Menier. Pas très jojo, mais sa position, sa façon de penser, de raisonner ( Ce même si on ne peut pas vraiment cautionner. ) font que c’est certainement le personnage qui m’a le plus intrigué et que j’ai eu le plus de plaisir à découvrir.

Quant à l’univers, il y en a pas un, mais deux, et même trois dans un même monde. Il y a celui dans lequel la majorité des protagonistes évoluent, moderne, formaté, rigide, puis, il y a l’autre, celui dit des sauvages, une sorte de réserve où certains se rendent pour observer les descendants « dégénérés » de l’ancienne humanité, croyant en Dieu, monogame, craignant la mort, souffrant de vieillesse et de maladie etc., un peu comme ils viendraient observer des animaux.

Les deux mondes sont aussi peu enviables l’un que l’autre. D’un côté, uniformisation, de l’autre, la barbarie. C’est de cette réserve à sauvages que provient justement John. La confrontation entre ces deux univers, d’abord par l’arrivée de Bernard et Lenina en territoire sauvage, puis celui de John et sa mère dans celui de ces derniers, est intéressante. A cause du choc des cultures. La différence de réaction face à la mort, la différence d’interprétation du mot liberté, la confrontation des mœurs et des tabous. C’est l’aspect qui m’a le plus intéressé.

Et puis, je parlais d’un troisième univers. En un sens, il est représenté par ces lieux ( ces îles il me semble) où la société dominante expédie ses membres les plus étranges, ceux incapables de se fondre dans le moule, de rentrer sagement dans les rangs. Ceux-là, à ce qu’il semble, on les parque loin de la majorité pour les surveiller et éviter qu’ils ne répandent leur « maladie ».

Enfin bref, je pourrais encore en parler pendant un petit moment de ce bouquin. Mais je pense que le pavé que je viens de pondre est déjà suffisamment indigeste comme ça. C’est un roman dont j’ai longtemps repoussé la lecture, et que j’ai clairement adoré.

En relecture