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Joan D. Vinge, Science-Fiction

Cat le Psion – Joan D. Vinge

couv58632186Édition lue  : J’ai Lu ( 1993)

Nombre de pages : 571

Genre : Science-fiction

Résumé :

Lorsqu’on le recrute comme garde du corps de lady Elnear taMing, Cat le Psion croit presque à une farce : lui, le paria télépathe, haï pour ses origines extraterrestres, entrer au service de l’un des cartels les plus puissants de la Fédération humaine ?
Sur Terre, cependant, la « farce » s’avère sérieuse. Sinistre, même : Cat doit tout à la fois protéger lady Elnear au péril de sa propre vie, espionner pour le compte du clan taMing… et affronter quotidiennement la crainte et le mépris que lui valent ses pouvoirs de sang-mêlé.
Une partie dangereuse, alors que se déchaîne une campagne raciste prônant justement l’extermination des mutants. Cat pressent que son rôle sera déterminant. Doit-il renoncer à ses talents psioniques ? Ou, au contraire, user de son merveilleux don, au risque d’y perdre la raison ?

Blabla :

Ça fait plus d’un mois que je traine ce bouquin comme un boulet. J’ai eu beaucoup de mal à le terminer, beaucoup de mal à le lire, tout court, et j’ai bien failli l’abandonner plus d’une fois. De fait, mes souvenirs à son sujet ne sont plus de première fraicheur.

Bref… mais que raconte Cat le Psion ? J’ai presque envie de laisser le résumé plus haut se charger de vous renseigner à ma place, mais ce serait vraiment faire mon flemmard. Donc, en gros, ce roman… ce pavé, même, nous offre comme personnage principal Cat, un Psion ( Donc un métis d’humain et d’un peuple appelés les Hydrans, il me semble. Ce qui fait des Psions des créatures à part, car dotés de pouvoir télépathiques. ), qu’on va contraindre à travailler pour l’un des cartels les plus puissants qui soit : celui du clan taMing. Pourquoi ? Parce qu’il semblerait qu’un tueur se soit mis dans l’idée de liquider l’un de leurs membres, la bien nommée lady Elnear et que la seule solution pour retrouver ce tueur est de s’assurer les services d’un télépathe.

Comme dit plus haut, ce texte est un pavé… j’ai bien cru n’en voir jamais le bout. Il fait près de 600 pages… j’ai lu plus gros, oui, d’accord, mais le fait que je ne sois pas vraiment parvenu à apprécier ce texte, et que l’écriture était plutôt du genre petite, m’a fait paraitre le temps passé dessus incroyablement long.

J’ai beaucoup à dire, donc je risque fort de sauter du coq à l’âne… et pour commencer, je vais parler du personnage de Cat… celui-là ! Je suis désolé de le dire, mais il m’a vraiment gonflé.

Déjà, le texte est écrit à la première personne. Ce qui n’est pas toujours un bon choix, car pour peu que l’on n’apprécie pas le personnage narrateur, il n’est pas facile d’entrer dans l’histoire, et même de l’apprécier. C’est ce qui m’est arrivé ici.

Cat est un personnage au départ plutôt antipathique, qui oscille généralement entre le rôle du petit con qui en fait trop et celui du Caliméro. J’ai eu beaucoup de mal à le trouver intéressant, et je ne suis, au final, pas certain d’être parvenu à l’apprécier.

Très rapidement, sa façon de jouer aux durs m’a fait lever les yeux au ciel plus que nécessaire. Ce genre de détail suffit généralement à me faire abandonner un roman… non pas que je n’apprécie pas les personnages à la langue bien pendue. C’est même justement parce que j’apprécie ce genre de personnages que je suis plutôt exigeant sur la question. J’ai développé mes goûts personnels et les personnages comme Cat, malheureusement, font partie de ceux qui me donnent furieusement envie de les baffer. Il m’est devenu si désagréable au fil de ma lecture que je me suis trop souvent senti incapable de compatir avec lui, de croire en sa souffrance, en ses blessures. Soit il m’énervait, soit il me laissait parfaitement indifférent…

Il y a aussi que j’avais souvent tendance à trouver qu’il s’en tirait trop facilement… peut-être est-ce une déformation due au fait que je ne l’apprécie pas, mais généralement, c’est le sentiment que j’ai ressenti. La moindre petite chose, même nouvelle pour lui, ne lui résiste pas longtemps. Il a même tendance à devenir super doué pour toute activité à laquelle il se frotte. Quoiqu’il cherche à faire ou à accomplir, il y parvient sans trop se casser le cul. Finalement, il m’a énervé même quand il a voulu jour au « nouveau messie », genre je vais me sacrifie pour le bien de tous. Enfin oui mais non… ( Et puis bien sûr, quand il couche avec une nana, il le fait comme un chef, et c’est forcément mieux que tout ce qu’elles ont connu… ouais ! )

J’aurais encore beaucoup de reproches à faire sur ce personnages, mais je ne vois pas trop l’intérêt de continuer à lui cogner dessus… on l’aura compris, il ne m’a pas convaincu. A choisir entre tous les personnages que j’ai eu l’occasion de rencontrer, j’ai trouvé celui de Daric beaucoup plus intéressant. Alors, oui, Daric est une petite ordure, il est complètement barré et malsain. Malgré tout, c’est vraiment le personnage qui a retenu mon attention. Il est inhabituel et plutôt bien campé. Sans cautionner la grande majorité de ses actions, ( J’avais même surtout tendance à le trouver parfaitement odieux et méprisable. ) il a en tout cas le mérite de m’avoir suffisamment intrigué pour me pousser à continuer ma lecture.

Un autre problème de ce texte vient certainement de la traduction ( A moins que celle-ci n’est vraiment été fidèle au style de l’auteur ? ). Les thèmes abordés dans ce texte sont souvent assez durs. Dans le cas de Cat, le racisme lié à ses origines, vu que les Psions sont considérés comme des sous-merdes que la plupart voudraient voir morts. En règle générale, les sujets qui touchent à la discrimination, au rejet de la différence, font partis de ceux que je préfère. Dans le cas de Cat le Psion, j’ai été plutôt déçu. Comme je l’ai dit plus haut, je ne suis pas parvenu à me sentir révolté par la discrimination dont Cat est victime. Là, la faute n’est pas tant la sienne, que celle des dialogues qui ont souvent eu du mal à me paraître crédible. Le vocabulaire employé, la façon dont étaient construits les dialogues de chacun, tout ça, souvent, me paraissaient peu crédibles, un peu puérils par moments, au point qu’assez peu de situations, au final, m’auront vraiment convaincu.

Un autre sujet très présent dans ce roman est celui des drogues. Plusieurs personnages en utilisent, d’autres voudraient les voir interdites et se battent pour, d’autres encore voudraient les voir légalisées et abrutirent avec les populations jugées à problèmes, comme celle des Psions. Cat lui-même, est contraint d’y avoir recours, puisque son don télépathique s’est éteint… et que la seule façon pour lui de pouvoir l’utiliser de nouveau est d’avoir recours à des drogues de plus en plus durs. C’est l’un des aspects du texte que j’ai préféré, parce que du coup, Cat devient complètement dépendant de ce détail. La drogue qu’il utilise a la forme d’un patch qu’il se colle derrière l’oreille. Qu’elle se décolle, ou qu’on lui arrache, et s’en est fini de ses pouvoirs. C’est, en quelque sorte, son point faible et j’ai trouvé que l’auteur l’avait vraiment bien utilisé.

Et du coup, la télépathie prend une place très importante dans cette histoire, puisqu’elle représente l’arme de Cat, mais également la raison principale pour laquelle lui et les siens sont ainsi méprisés et constamment regardé d’un œil soupçonneux. Les Psions ayant généralement apparence humaine, en tout cas suffisamment pour passer incognito s’ils y prennent garde, c’est donc sous couvert de cet anonymat que l’on demandera à Cat d’œuvrer. Car il est clair que les membres d’une famille aussi puissante que les taMing, mais aussi leurs proches, n’apprécieraient pas d’apprendre qu’un Psion peut lire en eux dans la plus totale impunité.

Et… mon Dieu ! Au final, j’aurai tapé un beau pavé ! Pourtant, j’ai encore pas mal à dire sur ce Cat le Psion… je vais donc vous parler vite fait de l’univers avant de pouvoir passer à la conclusion.

Nous sommes dans un univers, comme on l’aura deviné, futuriste, où la terre n’est plus la seule planète habitable, où la galaxie est dirigée par des cartels très souvent rivaux, où la politique à une grande importance. Personnellement, je l’ai plutôt bien aimé cet univers. Bon, comme souvent, on a d’un côté les nantis, de l’autre les rebus de la société vivant dans des bidonvilles craignos à souhaits, mais je n’ai pas regretté mon voyage. Et puis, la présence de Cat permet également de faire se confronter deux sociétés qui, généralement,  ne se fréquentent pas. Les taMing étant vraiment ce qu’on peut appeler le haut du panier.

D’ailleurs, oui, je ne peux pas conclure cet article avant de vous parler des taMing ! Ils sont vraiment spéciaux dans leur genre, et c’est là aussi l’un des aspects de ce roman que j’ai apprécié : puisqu’ils ont tous la même tête… de génération en génération ! Eh bien oui, puisque pour préserver ces gênes précieux qui ont fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui, c’est-à-dire une famille de dirigeants, n’hésite-t-on pas à bidouiller l’ADN du futur taMing pour s’assurer qu’il sera fait sur le même modèle que ses ancêtres, qu’aucune tare ne viendra gâcher le bel avenir qu’on lui réserve. En d’autres termes, on en fait une copie conforme, au niveau du physique, de ceux qui l’ont précédé.

Voilà, voilà. Pour conclure, c’est un récit tout de même riche en péripéties. On n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer. Mais si j’y ai apprécié quelques, trop, rares personnages, j’avoue que la plupart m’ont exaspéré. Je ne peux pas dire toutefois que ce soit un mauvais roman. Il y a du bon et du mauvais dans Cat le Psion. Certains adoreront, d’autres moins… tout dépend des goûts et des couleurs. Pour ma part, malheureusement, ce qui m’a le plus gâché la lecture est bien sûr ce problème de narrateur… si le récit n’avait pas été raconté par Cat ( Qui n’est pas tout le temps détestable non plus… même s’il m’a le plus souvent donné envie de le baffer. ) , peut-être aurais-je d’avantage apprécié ma lecture. En attendant, celle-ci n’a pas été simple et si sa fin m’a plutôt satisfait, je reste très mitigé sur son compte.

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