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Frederick Douglass

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La vie de Frederick Douglass, esclave américain, écrite par lui-même – Frederick Douglass

47372Édition lue : Gallimard ( 2006 )

Nombre de pages : 208

Genre : Autobiographie/ Témoignage

Résumé :

« Vous avez vu comment d’un homme on fit un esclave ; vous verrez comment un esclave devint un homme.  » En 1845, à vingt-sept ans, Frederick Douglass, ancien esclave américain, publie l’un des récits les plus puissants contre l’esclavage. Il y raconte son enfance sur la plantation, la séparation des familles, la violence omniprésente, son départ pour la ville et la révélation qui le met sur la voie de la liberté. Celui que l’on voulait transformer en brute apprend tout seul à lire et à écrire. D’une plume acerbe, il raconte l’inhumanité du système esclavagiste et la barbarie des maîtres. L’accompagnement pédagogique situe le récit dans le contexte de l’esclavage et des luttes abolitionnistes. Il éclaire l’originalité de cette voix autobiographique, sa force, son ironie, ses stratégies rhétoriques de dénonciation. D’autres textes, témoignages, discours politiques, roman, chants d’esclaves, viennent enrichir la lecture.

Blabla :

En commandant cette autobiographie, je ne m’attendais pas à recevoir un livre « scolaire », dans le sens où il est adapté pour les élèves du collège. Pas le texte en lui-même, qui est intégral, mais le surplus de pages destinées à développer un élément en particulier, à donner de plus amples explications, ou fournir des exercices à faire etc. Bon, les pages sont plutôt intéressantes dans leur ensemble, car elles m’ont permis d’en apprendre un peu plus. Mais c’est vrai qu’à choisir, j’aurais préféré un livre… « normal » ? D’autant qu’il semblerait que ce texte soit le premier écrit par Frederick Douglass, qui en aurait ensuite écrit deux autres, plus détaillés que celui-ci. Je ne sais pas s’ils ont été traduits en français, mais si c’est le cas, je pense que je ferai prochainement l’acquisition du plus « récent » d’entre eux.

Mais venons-en au texte en lui-même ! Et quel texte ! Je savais que l’époque de l’esclavage avait été quelque chose de particulièrement horrible, mais pas à ce point. C’est proprement choquant ce qui est décrit dans ce récit. Et n’ayant pas vécu à cette époque, je n’arrive pas à comprendre comment on a pu commettre si longtemps de telles atrocités, et avec le consentement de la loi par-dessus le marché. C’est d’autant plus effarant que l’esclavage, au final, n’a pas été aboli depuis si longtemps. Par exemple, j’ignorai qu’il s’était poursuivi jusqu’en 1848 en France… et qu’au Brésil il s’était même poursuivi jusqu’en 1888 ?!  Alors, oui, bon, ça fait peut-être un peu plus d’un siècle pour l’un, et un peu plus de cent cinquante ans pour l’autre… mais tout de même !

Ne plus avoir le moindre droit, être séparé de sa famille et de ses amis, de son identité, être battu, humilié et mutilé gratuitement, n’avoir pas plus de valeur que du bétail, et encore. N’avoir aucun espoir, au final.

Et, comme le dit le narrateur, les pires maîtres étaient également les plus religieux. Ça me fait rire… jaune, sans me surprendre.

L’existence de Frederick Douglass est atypique car, contrairement à la plupart des autres esclaves, il a eu la « chance » ( Si on peut appeler ça une chance. ) d’être rapidement expédié à la ville, plutôt que de rester prisonnier des exploitations agricoles. Là-bas, il a pu apprendre à lire et à écrire, tout d’abord avec l’aide d’une maîtresse qui finira très vite par revenir sur sa décision ( Et devenir moins aimable par la même occasion ), puis seul. En usant de tours et en se faisant aider de jeunes de Baltimore, là où il avait été expédié. C’est cette aptitude qui va lui permettre d’ouvrir les yeux sur l’injustice dont lui et les siens sont les victimes. C’est également cette nouvelle vision du monde qui va lui permettre de s’en sortir, malgré les épreuves, de ne pas lâcher prise et d’attendre son heure. Celle de la fuite, puis de la libération.

Au final, c’est un témoignage certes très dur, mais qui mérite vraiment d’être lu.

En relecture