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Policier/Polar

Cette catégorie contient 10 articles

Le zoo du pendu – Pascal Basset-Chercot

9782266141130_1_75Edition lue : Pocket ( 2005 )

Nombre de pages : 244

Genre : Policier

Résumé :

L’inspecteur Déveure, toujours en délicatesse avec ses chefs, est expédié dans un zoo miteux de province pour surveiller Didi, un petit mongolien de quatorze ans, fils d’un député qui vient d’être la cible d’un attentat. Dans la réserve, il fait très chaud. L’odeur des fauves, des singes et des hyènes est insupportable. Didi, qui passe son temps devant la cage aux lions, disparaît le jour même où le gardien africain se fait dévorer par un crocodile. Le directeur du zoo – grand amateur de boissons alcoolisées – s’en lave les mains. La mission de Déveure commence mal. Les humains en liberté sont plus inquiétants que les bêtes enfermées. Au milieu de cette débandade provinciale et animale, l’inspecteur garde difficilement son flegme…

Blabla :

Il m’a fallu un moment pour me décider à lire ce bouquin… et quand je m’y suis mis, j’ai bien failli l’abandonner au bout de la 30ème ou de la 40ème page. Pourquoi ? Bonne question. Tout ce que je sais, c’est que je n’arrivais pas à rentrer dedans, mais aussi que les personnages, tous autant qu’ils étaient, me laissaient complètement froid.

Du coup, je me suis forcé, et j’ai bien fait, puisque j’ai vraiment fini par m’amuser avec cette enquête.

Pour ce qui est de l’histoire, s’il y a mieux, elle est toutefois correcte et plutôt bien fichue.

Alors, oui, nous avons le cliché de l’inspecteur de police peu apprécié par ses supérieurs qui ont tendance à désapprouver ses méthodes. Dans cette histoire, il s’appelle Déveure, mais que beaucoup ont surnommé « Le boiteux ». Et notre boiteux, donc, se retrouve à devoir jouer les nounous pour un adolescent trisomique du nom de Didi. Un gamin expédié dans ce zoo par un père soucieux de le dissimuler. Parce que le père de Didi n’est pas n’importe qui. Il s’agit en fait d’un député ayant échappé à un attentat qui aurait dû lui coûter la vie. Alors forcément, faut avoir le fiston à l’œil, s’assurer que ses ennemis ne pourront pas lui mettre la main dessus pour l’atteindre à travers lui. Une sacrée grosse responsabilité qu’on a mis sur les épaules du boiteux. D’autant que tout ne se passe pas exactement comme prévu… car rapidement, Didi est porté disparu.

Le récit tourne donc principalement autour de la disparition de Didi. Une grande partie de l’action se déroule au sein du zoo, zoo qui semble quelque peu frappé de malchance dernièrement. Des animaux meurs, un employé est retrouvé dévoré par un crocodile, et maintenant ça ! A croire que le sort s’acharne sur ses propriétaires.

Si les personnages ne sont pas toujours très originaux, le texte a heureusement pas mal d’humour, de fait que ça ne m’a excessivement dérangé. J’ai ricané à de nombreuses reprises, d’autant que le narrateur n’est autre que Déveure lui-même. Un type du genre antipathique, cynique et qui, comme c’est souvent le cas avec ce genre de personnage, n’a pas sa langue dans sa poche.

Et puis, que dire de son second? Généralement, c’est vrai que quand un duo de policiers/détectives/autres nous est proposé dans ce genre de récit, le second a tendance à être l’inverse de son comparse de premier plan. Histoire de faire du contraste quoi, que quand l’un se laisse emporter par son caractère un peu trop extrême, l’autre soit là pour tenter de le calmer. Ici, ce n’est pas tout à fait ça. Car Granier est plutôt taillé sur le même modèle que son collègue le boiteux. Oh, ils ont des différences, c’est sûr… mais quand l’un donne des baffes… et bien l’autre en donne aussi. C’est systématique. Ils sont d’ailleurs passés maîtres dans l’art de la distribution de baffes en duo. Pas un pour rattraper l’autre, ce que j’ai personnellement trouvé très drôle.

Pour ce qui est de l’enquête, j’ai trouvé qu’il n’était pas facile de deviner le pourquoi du comment de toute cette histoire. Après, peut-être est-ce moi qui suis nul à ce petit jeu, mais pour le coup, je me suis vraiment laissé avoir comme un bleu.

En bref, un roman que j’ai surtout apprécié pour son humour et qui me donne envie de découvrir les autres titres mettant en scène l’inspecteur Déveure.

Aix Abrupto – Jean-Paul Demure

753877_8869035Edition lue : Editions Folio ( 1995 )

Nombre de pages : 285

Genre : Roman noir

Résumé :

Dans les rues on se cogne pour des affiches, sur la scène on chante Mozart, au fond des caves on torture à mort, la salle applaudit en délire, dans les coulisses on assassine. Les cigales crissent. Un festival bien ordinaire, ma chère !

Blabla :

 

 A la base, je n’attendais pas grand-chose de ce roman. Une lecture qui serait vite engloutie, et peut-être aussi vite oubliée. Or, dire que j’ai aimé ce roman serait faux. Je l’ai au contraire adoré. Il est drôle, violent, sombre, stressant, injuste et surprenant. Mais voilà, il fait partie de cette catégorie de romans sur lesquels j’ai énormément de mal à discutailler. Ça ne va donc pas être simple de m’exprimer à son sujet.

En fait, c’est surtout que ce n’est vraiment pas facile de le résumer… je vais essayer, mais je ne promets pas que ce soit sensationnel. J’avoue que je ne sais même pas par où commencer.

On y suit plusieurs personnages. Le premier est Sandrine, une jeune Parisienne qui rêve de devenir cantatrice mais qui, jusqu’à présent, n’a pas eu exactement de chances à ce sujet. Mais le destine semble enfin lui sourire car la voilà engagée pour un festival d’Aix-en-Provence. Et un rôle, celui de Papagena de la Flûte enchantée. Alors oui, ce n’est qu’un petit rôle, mais qu’importe ! Sandrine est persuadée que c’est pour elle le début de la gloire.

Et pendant ce temps-là, sur place, la ville est en pleine campagnes électoral. Et autant dire qu’en de telles circonstances, qui plus est avec le festival qui se profile et amène son lot de touristes, les remous ne sont pas vus d’un bon œil, et les perturbateurs encore moins. Malheureusement pour le conseiller Pigasse et la troupe de truands qui le soutient, les ennuis ne tardent pas à se multiplier…

Si Sandrine est le personnage que l’on voit peut-être le plus ( et encore, je ne suis pas certain. ), on suit en réalité plusieurs protagonistes. Des protagonistes dont la route ne tarde pas à se croiser, souvent pour le pire.

Sandrine a un peu le rôle de la figure étrangère aux petites magouilles locales. Elle en voit parfois le visage  hideux, mais sans jamais s’y mouiller complètement.

A côté d’elle et de ses tracas, les choses sont beaucoup moins roses. On torture, on tue, on fait chanter, on dénonce et celui qui devient un élément gênant doit rapidement disparaitre. Le bouquin à son lot de passages violents, d’affaires sordides et méprisables. Même les flics s’y mettent, corrompues qu’ils sont. Et, faut bien le dire, l’auteur a peu de pitié pour ses personnages. Impossible de deviner qui va y passer, qui va en baver, qui va s’en sortir. Jusqu’au bout, le roman conserve sa noirceur et est parvenu à me faire pester. Ce qui n’empêche pas à l’humour de s’y faire sa place. Certaines scènes m’ont clairement fait exploser de rires.

Sans parler du style, à la fois fluide et vivant, qui correspond pilepoil à ce qui me plaît.

Faut-il parler de ses personnages ? Ce serait un peu long, car il y en a tout de même pas mal. Je peux toutefois résumer mon sentiment en disant qu’ils étaient tous à la fois uniques et très bien campés. Parfois même farfelus. Ils ne sont pas toujours sympathiques, et même pas souvent, en fait. Ne s’exprimant pas souvent avec de la dentelle, certains vont même assez loin dans le racisme. Ce qui a pour effet de les rendre d’autant plus réalistes. Et de rendre l’histoire, du coup, également plus réaliste. L’auteur ne s’intéresse pas qu’à des personnages sympathiques, et même ceux-là, au final, ne le sont pas complètement.

Et… j’en suis là et je ne sais déjà plus quoi dire sur cet « Aix abrupto ». Pour moi, c’est un très bon roman noir, du genre qui m’a souvent surpris et donné envie de hurler. Pas un coup de cœur non plus, mais pas très loin.

Mort aux femmes nues ! – Gypsy Rose Lee

mort-aux-femmes-nues-de-gypsy-rose-lee-897560732_MLEdition lue : Editions du Masque ( 1987 )

Nombre de pages : 221

Genre : Policier/Polar

Résumé :

Les strip-teaseuses de l’Old Opera ne vont pas se laisser marcher sur les pieds. Que cette soi-disant princesse Nirvena, danseuse pseudo-russe débarquée d’un bastringue de Toledo les snobe, passe encore. Mais qu’elle sème la perturbation dans le programme et fasse son strip en enlevant tout, au mépris du règlement de la boîte c’est trop. Qu’est-ce que les filles peuvent faire après ça ? leur numéro est fichu en l’air. Sans compter que ce genre d’exhibition attire toujours un tas d’empoisonnements. Car aussi bizarre que ça paraisse, tout le monde n’aime pas les femmes nues. Une enquête hilarante écrite par une spécialiste.

Blabla :

Quel drôle de titre !  C’est en tout cas ce que je me suis dit en tombant sur ce roman au détour d’un site. Avouez que ça retient l’attention du potentiel lecteur. Et comme la pochette ne pouvait pas le faire pour lui, ce roman a au moins la chance de posséder un titre aussi singulier, sans quoi je ne me serais certainement pas arrêté pour en apprendre un peu plus sur son compte.

En plus, l’éditeur vous promet une enquête hilarante écrite par une spécialiste. Dans ce genre de situation, je n’ai qu’une question à la bouche : Où dois-je payer ?

Mon achat validé, je n’ai pas tardé à recevoir ce petit roman qui, moins d’une semaine après avoir rejoint ma bibliothèque déjà pleine à craquer, rejoignait la pile de mes livres lus et à conserver dans ma seconde bibliothèque prévue à cet effet.

En réalité, si j’ai mis plus d’une semaine avant de le lire, c’est bien parce que j’avais déjà toute une pile de bouquins à terminer avant de pouvoir m’y consacrer. A peine ai-je ouvert « Mort aux femmes nues » que je le refermais déjà, tout juste quelques heures après avoir posé les yeux sur sa première page. Il faut dire que 220 pages, ce n’est pas gros, surtout quand un bouquin se lit aussi vite et bien que celui-ci.

Sans rire, je n’ai pas pu décrocher de bout en bout. Ce n’est pas forcément aussi drôle que l’éditeur voulait bien le faire croire… en tout cas, je n’ai pas ri une seule fois à sa lecture, mais c’est en tout cas divertissant. Le sourire arrive facilement aux lèvres et puis, bon, ses personnages sont si bien campés que tu prends plaisir à suivre leurs péripéties. Ça se chicane, ça ragote sur le dos des autres, c’est vivant.

Oh, et puis un détail qui a son importance, en tout cas en a-t-il eu pour moi, le livre a été publié, il me semble, pour la première fois en Amérique en 1941. C’est donc également à cette époque que se déroule l’histoire, avec ses mentalités et ses particularités.

L’histoire prend place, comme le laisse si bien supposer le résumé, dans une boîte de strip-tease. Bien que le mot burlesque soit en réalité plus souvent utilisé par ses employées pour désigner leur métier.

On peut parler d’enquête, sans en être vraiment une. En vérité, le drame ne survient que tardivement dans l’histoire, et, bien que les employées s’en inquiètent et s’interrogent, ils ne sont ni des inspecteurs, ni des détectives, même amateurs. Le roman s’intéresse bien d’avantage à leurs histoires, leurs querelles, leur métier, surtout, et ses aléas. Et c’est bien ce qui m’a tant plu avec cette histoire. Les personnages sont ce qu’il y a de plus importants pour moi. Quand l’auteur me permet de mieux les connaitre, de mieux les observer, ça me plaît. Alors même si l’enquête reste un peu dans le fond, ce n’est pas très grave, au final. Oh et puis, l’univers burlesques de ces années-là ! C’est tout de même intéressant, plus intéressant que de retrouver l’assassin, non ? L’enquête est un plus, c’est sûr, les romans policiers étant un genre que j’ai tendance à affectionner, ça a été l’un des arguments qui m’a poussé à sortir ma carte bleue pour en faire l’acquisition.

Et d’ailleurs, qu’en est-il de l’enquête ? Si le cadre est parfaitement décrit, mais j’ai envie de dire que c’est un peu normal quand on découvre qui en est l’ « auteur », l’enquête, elle, tient-elle la route ? Eh bien pour tout vous dire, j’ai été incapable de deviner le pourquoi du comment derrière tout ce micmac. En fait, c’est assez facile de soupçonner tout le monde tant certains ont l’allure du suspect tout désigné. Je ne suis pas quelqu’un qui parvient généralement à démasquer le coupable et l’auteur a fait ce qu’il faut pour m’embrouiller au point que j’ai pu profiter de l’instant « révélation » sans qu’une voix mesquine ( Et un tantinet méprisante ) ne résonne dans ma tête pour dire : « Ahaha ! J’en étais sûr ! ». C’est le principal. Alors, oui, effectivement, quelques-unes des révélations finales ne m’ont pas vraiment surpris… même sans m’y attendre, en fait, c’est juste qu’elles m’ont semblé manquer d’impact. Mais ce n’est qu’un détail, un simple détail de chipoteur !

Pour parler de son personnage principal, Gypsy Rose Lee n’est pas un personnage fictif puisque, comme vous l’aurez sans doute remarqué ( Moi, il m’a fallu un sacré bout de temps avant de me dire, au milieu de ma lecture : Ah mais tiens ! L’auteur s’appelle comme son personnage principal ! Ouais… je suis un peu long à la détente. ), elle est l’auteure de ce roman. Enfin… oui et non.

Et donc, quel est l’avantage d’avoir comme « auteure » Gypsy Rose Lee ? Eh bien celui qu’elle a été elle-même une artiste burlesque. Une célèbre, qui plus est. Autant dire qu’elle connait le sujet, aussi qui de mieux pour nous en parler ? Le seul petit bémol à cette charmante découverte est qu’il semblerait que ce ne soit pas elle, en réalité, qui ait écrit ce livre, mais un autre, qui l’aurait fait à sa demande. C’est une petite déception, mais elle a forcément aidé à la conception de cet environnement. Je pense qu’une célébrité du milieu n’irait pas faire inscrire son nom sur un livre si celui-ci est truffé d’erreurs sur un métier qu’elle est censée pratiquer. C’est un coup à perdre de sa crédibilité moi j’dis.

A part ça, quoi d’autre ? Je ne vais pas revenir sur les personnages, mais presque. Presque pour signaler au début de ce roman la présence d’une page en particulier qui m’a été parfois d’un grand secours dans ma lecture. Une fiche de personnages ! Et sur celle-ci, tous les noms, et un bref descriptif de chaque protagoniste pour t’aider à t’y retrouver. Franchement, j’aimerai que plus de romans fassent ainsi. Pensez aux gens qui, comme moi, ont de grandes difficultés à retenir les noms ! ( Petit cri de désespoir ) C’est frustrant de devoir sans arrêt retourner en arrière et galérer pour retrouver qui est ce bidule truc qui vient de montrer le bout de son vilain nez. Là, un petit tour à la première page et, hop ! En quelques secondes j’ai retrouvé la mémoire et je peux continuer ma lecture l’esprit tranquille. N’est-ce pas merveilleux ? ( Ouais, bon, je sais… je ne suis qu’un immonde flemmard alors que je pourrais me les faire tout seul mes fiches. N’empêche que ce genre d’initiative est bien pratique. )

Par contre, je ne pense pas avoir quoique ce soit à lui reprocher. A part la fin qui, pour un ou deux infimes détails, ne m’a pas autant convaincu que je l’aurai espéré… franchement, je peux garder mes petits cailloux dans mes poches.

En bref, pour moi, ce roman est une bonne découverte. Peut-être pas de celles qui vous restent éternellement en mémoire, mais plutôt de ces découvertes qui vous font passer un très bon moment et vous font refermer votre livre avec un petit sourire satisfait aux lèvres.

Moi, je n’en demande pas d’avantage !

120, rue de la gare – Léo Malet

1058089_10851486Édition lue : 10/18 ( 1999)

Nombre de pages : 215

Genre : Policier/polar

 Résumé :

C’est la guerre. Le détective privé Nestor Burma a été fait prisonnier. Loin de son cher Paris, il se morfond derrière les grilles d’un stalag. Un soir, un détenu amnésique meurt dans ses bras en lui laissant un message : « Dites à Hélène… 120 rue de la Gare… » Hélène ? Sa secrétaire chérie ? Burma est intrigué ! De retour en France, il retrouve son ami Colomer mais celui-ci est abattu à ses pieds juste après avoir mentionné cette même adresse ! Le détective de choc se met en quête ! Au prix de quelques coups, pansés avec un humour à toutes épreuves, il rassemble, entre Lyon et Paris, dans ce climat si particulier de fin de la guerre, les pièces éparses d’une formidable intrigue !

Blabla :

Si l’on m’avait dit qu’un jour je lirais du Nestor Burma, je pense que je ne l’aurais pas cru… et même que je me serais mis à ricaner. C’est con, mais dans mon esprit, Nestor Burma était une sorte de Derrick à la sauce Française, en gros un truc terriblement ringard et emmerdant. Pour ma défense, nous dirons que je n’avais jamais réellement cherché à m’intéresser à ce cher Burma et ce n’est qu’en découvrant qu’il avait pour auteur Léo Malet que je me suis dit que… mince ! Ca vaudrait peut-être le coup d’essayer ?

Aussitôt tenté, aussitôt commandé, je dois dire que je ressors de ma lecture avec un sentiment plutôt mitigé. Ce n’est pas que je n’ai pas aimé, mais… disons que dans ce premier tome, le personnage de Burma ne m’a pas franchement emballé.

C’est un personnage qui a de bons côtés, qui peut se montrer drôle, qui possède certes du répondant et aime s’envoyer quelques verres de trop derrière la cravate… de façon d’ailleurs plus que régulière, mais… je ne sais pas. Quelque chose dans son comportement m’a vraiment gêné. J’avais parfois l’impression, et pardonnez-moi cette réflexion, qu’il en faisait beaucoup trop. De telle manière que je ne suis pas vraiment parvenu à m’attacher à lui. La tuile, l’histoire est racontée à la première personne, autrement dit par Burma. Aussi forcément, ça ne m’a pas aidé.

Après, il est vrai aussi que le roman a vieilli. ( Celui-ci a été publié, il me semble, en 1943 et est considéré comme l’un des premiers, sinon le premier roman noir made in France. ) Ça se sent dans certains dialogues ou certains retournements de situations, qui m’ont semblé avoir perdu de leur impact. Rien de bien gênant, c’est sûr, il faut prendre en compte l’âge du bouquin, mais comme j’avais déjà quelques difficultés avec Burma… ces détails qui seraient passés comme une lettre à la poste en temps normal ont, là, eu un peu plus de mal à passer.

Cela étant dit, je suis bien conscient que « 120, rue de la Gare » reste un premier tome, le premier qu’a écrit Léo Malet sur le personnage de Burma. Il y en a eu d’autres, beaucoup d’autres, aussi ce n’est pas parce que celui-ci est une petite déception que je ne compte pas m’intéresser aux suivants.

Dossiers vampire tome 3 : Ronde de sang – P.N Elrod

370249Edition lue : J’ai Lu ( 2006 )

Nombre de pages : 284

Genre : Fantastique/Policier

Résumé :

Ah ! Que c’est bon de retrouver New York ! Jack Fleming a beau se plaire à Chicago, retrouver la ville de ses débuts de journaliste lui donne des ailes.
Broadway, le music hall, les danseuses… Pour être vampire, on n’en est pas moins homme ! Même Charles Escott, tout citoyen britannique qu’il soit, en convient. Le détective vampire n’est cependant pas venu à New York pour se donner du bon temps, mais pour y suivre la trace de Maureen, sa bien-aimée évaporée dans la nature cinq ans plus tôt. Ce qu’il ne sait pas, c’est que les vampires de la bonne société new-yorkaise peuvent se révéler bien plus dangereux que les vrais suceurs de sang.
Pour ne pas se retrouver avec un pieu en travers du cœur, Jack va devoir apprendre, et vite.

Blabla :

Pour ce troisième tome, Fleming décide de repartir sur les traces de Maureen et quitte Chicago pour New-York et Long Island en compagnie de son ami, et associé, le détective Charles Escott. La piste déjà flairée par ce dernier dans le tome précédent vont les mener jusqu’à d’anciennes connaissances de Maureen… et peut-être bien jusqu’à elle.

Une aventure aussi sympa que les précédentes. Le mystère qui entoure la disparition de Maureen finit de se dévoiler et de nombreuses surprises sont à prévoir tout au long de sa lecture.

L’ambiance générale, elle, s’assombrit, tout comme le personnage de Jack. Bon, je n’ai pas grand-chose à dire sur ce nouveau tome, et ça doit se sentir. ( Cet article risque même d’être très court. ) L’enquête est peut-être un peu plus mise en avant que dans les tomes précédents, ce qui n’est pas une mauvaise chose de mon point de vue. Après, l’humour est toujours présent, les protagonistes évoluent quelque peu et de nouveaux apparaissent, éclipsant ceux restés à Chicago. ( Et j’ai un peu envie de dire « tant mieux », parce que les roucoulades Bobby/Jack commençaient un peu m’agacer. )

Ce tome mettant fin à la recherche de Jack, et donc à ce qui, à la base, constituait un peu le « moteur » de cette série, je me demande sur quoi celle-ci va bien pouvoir rebondir à présent. C’est que je m’inquiète un peu pour les trois tomes qu’il me reste à lire… certains avis que j’avais lu à leur sujet n’étaient pas très encourageants.

Cela étant, et je vais me répéter, ce tome fut une agréable lecture. Si la série s’était arrêtée là, je pense que ça n’aurait pas été un problème ( Quoique… le passé quelque peu mouvementé d’Escott ne nous a pas été totalement dévoilé. ), puisque ce « Ronde de sang » offre une conclusion à toutes les interrogations que le lecteur avait pu se poser jusque-là.

J’attends donc de voir ce que me réserve la suite des « Dossiers vampires ».

Le facteur sonne toujours deux fois – James M. Cain

couv8157068.gifÉdition lue : Folio ( 2000 )

Nombre de pages : 151

Genre : Roman noir

Résumé :

Chômeur à vingt-quatre ans, Frank Chambers arpente les routes, une petite valise à la main, à la recherche d’un emploi. Il s’arrête à une station-service restaurant. Le patron, Nick Papadakis, qui exploite l’établissement avec son épouse Cora, lui propose un travail. Après avoir aperçu la jeune femme, Frank accepte de rester et devient rapidement son amant. Ensemble, ils décident de tuer Nick.

Blabla :

Dans ce roman nous suivons Franck, un vagabond qui se retrouve, sans le vouloir, jeté au milieu de nulle part après avoir tenté de voyager illégalement à l’arrière d’un camion. Et c’est sur cette route californienne qu’il va tomber sur la Taverne des Chênes-Jumeaux. Une gargote où il va se voir proposer du travail. Tout d’abord réticent à l’idée de rester travailler dans un tel trou, c’est la vision de la femme du propriétaire, Cora, qui va le décider. Entre lui et Cora une passion va naître.

« Le facteur sonne toujours deux fois » est un roman noir. Et comme souvent avec le genre, l’ambiance tourne au sordide.

Nous avons ces deux-là, Cora et Franck qui s’amusent aux cabrioles derrière un mari, surnommé le Grec, qui ne voit rien. Bon. Pas de quoi fouetter un chat. Le problème survient quand ces deux-là décident de liquider le Grec. Pour quelle raison ? Mais pour avoir la paix, pardi ! A la base, ce n’est pas l’idée de Franck. Lui tenait d’abord à s’enfuir avec Cora, mais elle, trop attachée à son confort actuel, refuse. Dès lors, la seule solution pour eux de poursuivre cette relation est de le supprimer.

Ce qui rend l’idée sordide, ce n’est pas tant qu’ils veuillent le tuer… ce pourrait être un salaud, un type qui malmène en permanence Cora, qui en ferait baver à Franck sous prétexte que le patron, ici, c’est lui. Mais en fait, pas du tout. Le Grec est un type qu’on pourrait qualifier de trop confiant. Il n’est pas vraiment détestable, il est même parfois bonne pomme. Aussi, imaginer qu’on puisse vouloir se débarrasser de lui pour une simple histoire de cul et de confort est assez peu agréable. C’est, je pense, ce qui fait l’intérêt de ce roman. En tant que lecteur, tu assistes aux manigances de ces deux-là, de ces deux amants qui sont censés être les protagonistes principaux du texte, et tu ne peux même pas leur donner raison. Dans l’affaire, on ne peut pas dire qu’ils aient d’excuses.

Le style de l’auteur, lui, est sans fioriture. Très peu de descriptions, pour ne pas dire pas du tout. Des phrases qui vont à l’essentiel, des dialogues omniprésents. ( Il faut apprécier, quoi. Personnellement, ça ne m’a pas gêné. ) Les 150 pages de ce roman sont vites englouties, et pourtant, les péripéties sont multiples. D’avantage que ne le laisserait supposer un texte aussi court.

Personnellement, j’ai bien aimé. C’est le genre de texte qui laisse la morale au placard et dont la fin, comme le reste, est particulièrement sombre.

La troisième fille – Agatha Christie

couv9257119Édition lue : Club des masques ( 1985 )

Nombre de pages : 256

Genre : Policier

Résumé :

Cette fois-ci, après un épuisant effort intellectuel, la rédaction de son  » œuvre maîtresse « , une analyse des maîtres du roman policier, Hercule Poirot est bien décidé à jouir d’un repos mérité… N’a-t-il pas plus d’une fois prouvé qu’il était le roi des détectives, l’infaillible dont la réputation n’est plus à faire ? Impossible de mettre en doute ses capacités… Et pourtant, voilà qu’une jeune femme vient lui déclarer qu’il est trop vieux pour l’aider ! Alors qu’elle-même est venue le consulter au sujet d’un crime qu’elle n’est pas sûre d’avoir commis… Ah ! cette nouvelle génération… Cheveux longs, idées courtes… Mais Poirot va leur montrer… Trop vieux, lui… Non, mais!

Blabla :

Bien que j’apprécie généralement beaucoup les romans d’Agatha Christie, surtout quand elle met en scène Hercule Poirot, j’avoue que je ne sais jamais trop quoi dire sur leur compte. C’est ce qui m’arrive avec ce « La troisième fille », une enquête pourtant divertissante et plutôt tordue.

Dans ce roman, Hercule Poirot reçoit la visite surprise d’une jeune femme qui dit avoir besoin de ses services. Pourquoi ? Parce qu’elle pense avoir commis un meurtre. Drôle d’entrée en matière, d’autant que la jeune personne, en découvrant notre détective moustachu, se ravise en prétendant qu’il est trop vieux pour s’occuper de son problème et le quitte… sans rien ajouter d’autre. Choqué, Hercule Poirot n’en est pas moins intrigué et c’est un coup de téléphone de son amie romancière, Mrs Oliver, qui va lui permettre de découvrir l’identité de cette visiteuse… puis de se lancer sur la piste de ce meurtre qu’elle pense avoir commis.

Une enquête mystérieuse qui révèle ses secrets au compte goûte, le tout saupoudré d’un humour léger, mais toujours bienvenu. Poirot est un personnage particulièrement vaniteux, et ça, l’auteur n’hésite jamais à le souligner. Idem, les réactions que peuvent susciter sa moustache dont il est si fier – et qu’il pense, à tort, admiré de ceux qui se mettent à la fixer.

Hercule Poirot, malgré ses défauts, est un personnage que j’apprécie beaucoup. Je pense même que ce sont ces mêmes défauts qui font le charme de ce petit bonhomme ventripotent.

L’histoire, quant à elle, et si je ne me trompe pas, se passe durant les années 60. On y parle jeunesse aux cheveux longs et aux mœurs souvent critiqués par leurs aînés… peut-être parfois un peu trop gratuitement, ce qui nous offre un conflit de générations où les deux camps ne parviennent pas toujours à se comprendre.

Si l’enquête en elle-même est bien foutue, dans le sens où il n’est pas simple de deviner l’identité du responsable caché derrière cette histoire, j’ai tout de même eu du mal à adhérer complètement à cette révélation. ( C’est vraiment le point de cette enquête qui m’a le moins convaincu… même si c’était effectivement malin et, j’ajouterai, qu’il fallait y penser. )

Un bon petit Poirot que j’ai eu plaisir à lire.

Journal d’un ange – Pierre Corbucci

couv74215614Édition lue : Folio SF ( 2006 )

Nombre de pages : 220

Genre : Policier/???

Résumé :

On raconte beaucoup de choses sur le Paradis, mais rarement quel divin panier de crabes il abrite. Les archanges se tirent dans les pattes, se jalousent, et la situation économique est telle qu’on envisage de revendre le Purgatoire aux Enfers. Alors, quand des anges gardiens commencent à disparaitre en série, le Ciel s’assombrit au-dessus d’Eriel, ange inquisiteur chargé de l’enquête.
Mais retrouver des anges gardiens perdus dans la nature humaine en pleine Coupe du monde de football s’avèrera bien plus difficile que de faire passer un chameau par le chas d’un aiguille.

Blabla :

Ce livre est une relecture. Je pense que j’ai dû le lire la première fois lors de sa sortie. A l’époque, je me souviens que je l’avais beaucoup aimé. Je m’étais bidonné comme une baleine et j’en conservais, donc, un excellent souvenir. Quand est-il des années plus tard ? Eh bien… avec l’évolution de mes goûts en matière de lecture, l’histoire a quelque peu perdu de son charme.

 Nous suivons donc Eriel, un ange, un Inquisiteur, autrement dit une espèce d’enquêteur céleste. Chargé de fouiner sur la disparition d’anges en mission sur terre, Eriel va peu à peu se rendre compte que derrière tout ça se profile l’ombre d’un mouvement de contestation angélique dont les membres semblent réclamer le droit de posséder certains privilèges accordés au genre humain.

 La vision de l’auteur sur l’au-delà est très personnelle. Comme pour la première fois, je me suis bien amusé à redécouvrir cet univers si éloigné de ce qu’on a l’habitude d’entendre, et d’imaginer sur son compte. Un autre détail que j’ai particulièrement apprécié… les démons ! Infernaux jusqu’au bout des ongles. Et puis ? J’avoue que je ne me souvenais plus du tout de la fin ( Et en fait je ne me souvenais pas de grand-chose. ) et qu’elle m’a vraiment emballé. La conclusion du pourquoi du comment de tout ce micmac m’a fait refermer ce livre avec sur une note positive. J’aime beaucoup cette idée. ( Ce à quoi il faut également ajouter que l’histoire ne manque pas d’humour. )

 Aussi, pourquoi n’ai-je pas autant apprécié cette relecture que je l’espérais ? En fait… j’ai un peu de mal à me l’expliquer. J’ai eu un sentiment mitigé tout au long de ma lecture. Peut-être à cause du personnage principal, auquel je ne suis pas parvenu à m’intéresser, peut-être parce que, parfois, j’avais du mal à croire vraiment en la nature angélique de tous ces anges ( Bien que, franchement, j’ai adoré les Séraphins. Ce sont des petites crevure et la plupart des allusions liées à leur nature si prétentieuse m’ont amusé. ), et même l’enquête, en fait, ne m’a pas passionné plus que ça. L’histoire a beau être assez courte, il m’est arrivé de m’ennuyer.

 Reste que c’est une lecture originale par certains côtés, mais, et cet avis n’engage que moi, pas vraiment inoubliables pour d’autres.

Armés et dangereux – Serge Brussolo

264876-gfÉdition lue : Éditions du Masque ( 1998)

Nombre de pages : 188

Genre : Policier

Résumé :

C’était une maison hantée, mutilée, aux murs criblés d’impacts de balles, au sol taché de sang.
Une maison portant depuis cinquante années les marques d’une exécution impitoyable jadis décidée par une police résolue à se débarrasser des  » enfants du mal  » : Kitty et Dum, deux adolescents amoureux singeant Bonnie Parker et Clyde Barrow. On en avait fait un musée livré à la curiosité des touristes. L’ombre de la mort y planait, ainsi que le parfum des énigmes insolubles. Un jour, quelques fouineurs passionnés se mirent dans la tête de procéder à une grande reconstitution historique et d’élucider les mystères du musée désaffecté.
Ils le regrettèrent cruellement, mais il était déjà trop tard. La peur et la mort avaient pris le contrôle du jeu… et la maison Hellsander se remplissait de cadavres.

Blabla :

Cette lecture est en réalité une relecture. J’ai découvert ce roman il y a peut-être un an et demi et, de mémoire, je m’étais bien amusé avec. Ça m’avait semblé rudement bien foutu et, comme c’est presque toujours le cas avec cet auteur, drôlement tordu. Alors forcément, aujourd’hui l’effet de surprise a disparu et je ne serai peut-être pas aussi enthousiaste que lors de ma première lecture. Enfin, je vais essayer tout de même !

 En premier lieu, ce qu’il faut savoir, c’est que c’est un roman assez court. Quelque chose comme 180 pages. Brussolo est plutôt adepte des courts formats ( Bien qu’au fil du temps, certains de ses romans se soient faits de plus en plus épais. ), un détail qui m’a toujours impressionné. En même pas 200 pages, il arrive à te sortir des histoires prenantes, qui ne négligent pas de s’intéresser à ses personnages, de faire monter la mayonnaise, de te foutre dans l’ambiance comme il faut… et tout ça sans bâcler. En tout cas, ce n’est pas du tout l’impression que me donnent généralement ses bouquins. Je n’ai pas aimé certains de ses titres, c’est vrai, mais même pour ceux-là je ne me souviens pas d’avoir déjà eu le sentiment qu’il avait voulu aller trop vite, qu’il n’avait pas pris le temps de développer son idée. Bon, je n’ai pas encore lu toute sa production, il faut dire qu’elle est vaste, mais je dois certainement approcher de la trentaine de romans engloutis… ce qui n’est pas non plus négligeable.

 S’il fait partie de mes auteurs préférés, c’est d’ailleurs parce qu’il est doué pour t’embarquer dans des histoires impossibles. Lire un Brussolo c’est se dire que tout peut arriver, surtout le pire, et c’est pourquoi c’est généralement aussi jouissif. A chaque page, tu t’attends à l’insoutenable, tu sais que ça va arriver, mais tu ne sais pas quand. Parce que tu le connais et que tu sais de quoi il est capable, tu stresses inutilement, tu te fais des films et au final, même si rien ne se produit, à la page suivante, le même cirque recommence… mon Dieu, mon Dieu, mais qu’est-ce qu’il me prépare encore ?!

 Mais trêve de blablas inutiles ! Je suis là pour parler d’Armés et dangereux et je m’embarque dans tout autre chose… pas bien !

 Comme je le disais donc plus haut, c’est un roman court mais intense. Difficile à lâcher avant la fin. Contrairement à d’autres titres, il reste d’ailleurs plutôt soft au niveau de la violence, je crois que c’est un peu ce qui m’a surpris lors de ma première lecture. Ce qui n’enlève rien au charme de cette histoire, bien au contraire. Je crois que rajouter du gore et du sensationnel là-dedans n’aurait servi à rien, sinon à le faire tomber dans la nanardise la plus complète. Là, j’ai trouvé la violence bien dosée, parfaite pour ce genre d’histoire.  Et même si une bonne partie du mystère était éventée, une autre m’était complètement sorti  de la tête, si bien que je me suis de nouveau laissé surprendre pas certains évènements.

 La première fois, par contre ! La baffe ! Je me suis senti complètement manipulé. J’étais persuadé que cette fois, ahahah, j’avais enfin trouvé le pourquoi du comment de tout ça avant la grande révélation finale. Quelle bêtise ! Je ne me suis rendu compte que bien trop tard que la jolie solution que j’avais échafaudé m’avait en fait été soufflé par Brussolo lui-même et, qu’encore une fois, je m’étais laissé piégé. Je crois que c’est depuis ce roman que j’ai laissé tomber l’idée d’arriver un jour à être plus malin que lui.

 J’étais donc ressorti de ma lecture avec des étoiles plein les yeux, à me demander encore une fois quel était ce fichu secret qui lui permettait de manipuler le lecteur avec autant de facilité. La seule chose que je suis parvenu à comprendre c’est que, généralement, quand c’est trop évident, ce n’est jamais la solution.

 L’histoire repose pourtant sur une idée assez simple : une maison où a eu lieu une fusillade qui a coûté la vie à un couple de malfaiteurs célèbres et un magot que l’on n’a jamais retrouvé, mais que beaucoup pensent encore dissimulé quelque part dans la propriété. Ce qu’arrive à en faire Brussolo, c’est fort, c’est très fort. Tu ne sais plus bien ce qui est vrai ou faux, ce qui fait partie du mythe ou de l’imagination de chacun. Tu t’embrouilles, tu échafaudes des plans en même temps que Peggy, en vain ! Celui qui aura trouvé la solution avant qu’elle ne lui soit gracieusement expliquée par l’auteur est un caïd. Sérieux !

 Pour personnage principal, nous avons Peggy, une romancière quelque peu… au bout du rouleau. Son premier roman a été un succès. Le second, elle n’est jamais parvenue à l’écrire. Elle si certaine que la richesse lui ouvrait les bras se retrouve à présent à essayer de survivre comme elle peut, contrainte de vivre dans un immeuble envahis par les cafards, avec comme seule rentrée d’argent le peu qu’accepte de lui verser sa maison d’édition. Pas bien joyeux comme situation et clairement pas enviable.

 Aussi, quand l’exterminateur lui propose un plan pour se faire 1000$ en seulement une semaine, pour sûr qu’elle n’est pas bien difficile à convaincre ! D’autant que la maison où se déroule le stage est justement celle où ont péri Kitty et Dum… une chance pour elle de pouvoir approcher ce lieu interdit au public.

 L’histoire commence vraiment doucement, parce que l’auteur prend le temps de nous présenter Peggy, sa situation, son passé, ses espoirs… et puis, sans crier gare, l’horreur s’abat et tout s’enchaine à une vitesse folle jusqu’au dénouement final. C’est un peu comme si Brussolo avait essayé d’endormir ta vigilance, de te souffler : tu vois, tout va bien… tout va bien ! Et puis, bam ! Ahaha ! T’y as vraiment cru, hein ?

 D’ailleurs…  que voulez-vous que je vous dise de plus ? Je pourrais bien vous parler de Tolokine, ce vieux gardien qui semble croire aux revenants, de Kitty et Dum, des autres protagonistes, de cette ville fantôme construite au milieu du désert, de cette maison inachevée aux murs criblés de balles… mais j’aurais vraiment trop peur de spoiler. En conclusion, tout ce que je peux dire c’est que j’ai adoré cette histoire.

L’aliéniste – Caleb Carr

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Édition lue : Pocket ( 1996 )

Nombre de pages : 575

Genre : Policier

Résumé : 

New York 1896… Un meurtrier auprès duquel jack l’Éventreur fait piètre figure sème aux quatre coins du Lower East Side les cadavres d’adolescents atrocement mutilés sans provoquer la moindre réaction des pouvoirs publics… Révolté par tant d’indifférence, Theodore Roosevelt, alors préfet, fait appel à ses amis John Schuyler Moore, chroniqueur criminel, et Laszlo Kreizler, aliéniste spécialiste des maladies mentales -, pour élucider cette énigme terrifiante. Leurs procédés sont révolutionnaires ! En étudiant les crimes, ils pensent pouvoir brosser le portrait psychologique de l’assassin, l’identifier et l’arrêter. Ils ont peu de temps : le meurtrier continue à frapper. Les obstacles se multiplient mais rien ne pourra les arrêter…

Blabla :

Y a des bouquins que tu laisses moisir pendant des mois dans un coin de ta chambre, que tu essayes de poursuivre à plusieurs reprises, mais sans jamais dépasser quelques pages à chaque fois… puis, un jour, tu fais un tri sévère dans tous ces bouquins commencés qui n’attendent qu’un peu d’attention de ta part pour être enfin pleinement découverts. T’en jettes deux trois sur ta pile de bouquins terminés, et tant pis si t’as pas eu le courage d’aller jusqu’au bout, t’en donnes deux ou trois autres puis… t’en gardes encore quelques uns de côté avec la ferme intention de t’y remettre sérieusement.

C’est un peu ce qu’il s’est produit avec l’aliéniste de Caleb Carr.

Déjà c’est un beau pavé de presque 600 pages. Et moi les pavés, j’ai l’habitude de les fuir. Pourquoi ? Parce qu’ils ont  tendance à m’ennuyer, à cause, surtout, de leurs personnages qui ne me passionnent pas toujours. Alors passer 300 pages avec ce genre de protagonistes, ça passe… mais 600 ! Ça devient plus compliqué…

Il y a aussi le fait que l’auteur utilise des personnages ayant réellement existé, en tout cas au moins un : Théodore Roosevelt, et c’était pour moi le personnage de trop… car j’ai beaucoup, beaucoup de mal avec les bouquins qui utilisent des personnes réelles ( Même si celle-ci ne sont déjà plus de ce monde, hein ? Ça change pas le problème ! ). Je chicane, je chicane, mais j’assume parfaitement d’être un gros lourd en ce qui concerne mes lectures. Un seul détail peut me faire fuir.

Mais bref, en prenant sur moi, je me suis replongé dans ce livre, duquel je n’avait pas dépassé les deux premiers chapitres, et… le miracle s’est produit !

Déjà, faut planter le décor. Nous sommes à New York en 1896. John, le personnage qui nous servira de narrateur, est tiré de son sommeil au milieu de la nuit suite à la découverte d’un corps mutilé. Il est journaliste, et celui qui lui demande de se rendre sur place est Laszlo Kreizler, un ami aliéniste de renom, mais aux détracteurs bien trop nombreux. C’est sur cette découverte que va partir l’histoire. Car ce meurtre n’est pas le premier, ni le dernier d’une longue série qui touche exclusivement des adolescents, des enfants mêmes, ancrés dans le milieu de la prostitution. Et face à l’indifférence des pouvoirs publics, nos deux amis, rejoints de Théodore Roosevelt, alors préfet de police, et de quelques autres compagnons, vont se jeter à la poursuite de ce tueur d’un genre très spécial.

C’est donc sur la base d’une enquête que se construit le récit. Mais 600 pages, il faut les remplir ! Et heureusement, remplir ici ne veut pas dire se contenter de faire du remplissage bête et méchant. Non, si l’auteur se permet de faire lentement progresser l’enquête c’est pour mieux s’attarder sur ses personnages, nous les faire découvrir, et nous permettre de nous y attacher. Personnellement, du côté de notre petite équipe, il n’y en a pas un qui m’ait déplu.

Mais le meilleur reste, et de très loin, Laszlo Kreizler, l’aliéniste. ( Dont les connaissances en maladies mentales permettront à chacun de remonter jusqu’à l’assassin. )  Aaah mais ce mec, mais je l’aime quoi ! Il est génial ! Exactement le genre de personnalité qui me donne envie d’aduler un personnage, de continuer un bouquin, et d’avoir l’air con tellement je suis content à chacune de ses apparitions.

Et c’est ça que j’aime dans ce livre et qui, une fois bien entré dans l’histoire, m’a permis de le dévorer jusqu’à ses dernières lignes. De bons personnages ! Présents, qui ne se contentent pas d’être des enveloppes vides, des ombres à peines esquissées, mais bien des personnes possédant leur personnalité, leurs histoires, attachants, capables de commettre des erreurs. Et puis surtout, l’auteur se permet de saupoudrer le tout d’une pincée d’humour.

Quant à l’enquête. Franchement, c’est même pas la peine d’essayer de deviner quoi que ce soit. ( Ou alors faut être sacrément fortiche… et encore ! ) Les indices et les révélations arrivent au compte goûte, mais pas pour donner des pistes au lecteur. D’ailleurs, cette enquête reste pas mal macabre. Faut dire que niveau mutilations, le tueur se fait plaisir. Pourtant, ce n’est jamais trop. Jamais too much. Là aussi, l’auteur a su parfaitement doser son affaire. Suffisamment pour être violent, sans tomber dans le grand n’importe quoi.

Au passage, et pour terminer ce blabla, j’aurai une pensée pour Stevie, ce gamin accro à la cigarette qui m’a bien fait rire par moments.  Et en mots de la fin ? J’adore ce con de bouquin ! ( Qui a réussi à m’énerver, me faire rire, me donner envie de me rouler par terre en tapant du poing face à l’injustice de certains évènements. )  Et comme j’ai la suite quelque part dans ma bibliothèque, je vais faire durer l’attente et jouer un peu avec mon impatience avant de me plonger dedans.

Coup de cœur !

 

En relecture