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Jean-Paul Demure, Policier/Polar

Aix Abrupto – Jean-Paul Demure

753877_8869035Edition lue : Editions Folio ( 1995 )

Nombre de pages : 285

Genre : Roman noir

Résumé :

Dans les rues on se cogne pour des affiches, sur la scène on chante Mozart, au fond des caves on torture à mort, la salle applaudit en délire, dans les coulisses on assassine. Les cigales crissent. Un festival bien ordinaire, ma chère !

Blabla :

 

 A la base, je n’attendais pas grand-chose de ce roman. Une lecture qui serait vite engloutie, et peut-être aussi vite oubliée. Or, dire que j’ai aimé ce roman serait faux. Je l’ai au contraire adoré. Il est drôle, violent, sombre, stressant, injuste et surprenant. Mais voilà, il fait partie de cette catégorie de romans sur lesquels j’ai énormément de mal à discutailler. Ça ne va donc pas être simple de m’exprimer à son sujet.

En fait, c’est surtout que ce n’est vraiment pas facile de le résumer… je vais essayer, mais je ne promets pas que ce soit sensationnel. J’avoue que je ne sais même pas par où commencer.

On y suit plusieurs personnages. Le premier est Sandrine, une jeune Parisienne qui rêve de devenir cantatrice mais qui, jusqu’à présent, n’a pas eu exactement de chances à ce sujet. Mais le destine semble enfin lui sourire car la voilà engagée pour un festival d’Aix-en-Provence. Et un rôle, celui de Papagena de la Flûte enchantée. Alors oui, ce n’est qu’un petit rôle, mais qu’importe ! Sandrine est persuadée que c’est pour elle le début de la gloire.

Et pendant ce temps-là, sur place, la ville est en pleine campagnes électoral. Et autant dire qu’en de telles circonstances, qui plus est avec le festival qui se profile et amène son lot de touristes, les remous ne sont pas vus d’un bon œil, et les perturbateurs encore moins. Malheureusement pour le conseiller Pigasse et la troupe de truands qui le soutient, les ennuis ne tardent pas à se multiplier…

Si Sandrine est le personnage que l’on voit peut-être le plus ( et encore, je ne suis pas certain. ), on suit en réalité plusieurs protagonistes. Des protagonistes dont la route ne tarde pas à se croiser, souvent pour le pire.

Sandrine a un peu le rôle de la figure étrangère aux petites magouilles locales. Elle en voit parfois le visage  hideux, mais sans jamais s’y mouiller complètement.

A côté d’elle et de ses tracas, les choses sont beaucoup moins roses. On torture, on tue, on fait chanter, on dénonce et celui qui devient un élément gênant doit rapidement disparaitre. Le bouquin à son lot de passages violents, d’affaires sordides et méprisables. Même les flics s’y mettent, corrompues qu’ils sont. Et, faut bien le dire, l’auteur a peu de pitié pour ses personnages. Impossible de deviner qui va y passer, qui va en baver, qui va s’en sortir. Jusqu’au bout, le roman conserve sa noirceur et est parvenu à me faire pester. Ce qui n’empêche pas à l’humour de s’y faire sa place. Certaines scènes m’ont clairement fait exploser de rires.

Sans parler du style, à la fois fluide et vivant, qui correspond pilepoil à ce qui me plaît.

Faut-il parler de ses personnages ? Ce serait un peu long, car il y en a tout de même pas mal. Je peux toutefois résumer mon sentiment en disant qu’ils étaient tous à la fois uniques et très bien campés. Parfois même farfelus. Ils ne sont pas toujours sympathiques, et même pas souvent, en fait. Ne s’exprimant pas souvent avec de la dentelle, certains vont même assez loin dans le racisme. Ce qui a pour effet de les rendre d’autant plus réalistes. Et de rendre l’histoire, du coup, également plus réaliste. L’auteur ne s’intéresse pas qu’à des personnages sympathiques, et même ceux-là, au final, ne le sont pas complètement.

Et… j’en suis là et je ne sais déjà plus quoi dire sur cet « Aix abrupto ». Pour moi, c’est un très bon roman noir, du genre qui m’a souvent surpris et donné envie de hurler. Pas un coup de cœur non plus, mais pas très loin.

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