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Caleb Carr, Policier/Polar

L’aliéniste – Caleb Carr

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Édition lue : Pocket ( 1996 )

Nombre de pages : 575

Genre : Policier

Résumé : 

New York 1896… Un meurtrier auprès duquel jack l’Éventreur fait piètre figure sème aux quatre coins du Lower East Side les cadavres d’adolescents atrocement mutilés sans provoquer la moindre réaction des pouvoirs publics… Révolté par tant d’indifférence, Theodore Roosevelt, alors préfet, fait appel à ses amis John Schuyler Moore, chroniqueur criminel, et Laszlo Kreizler, aliéniste spécialiste des maladies mentales -, pour élucider cette énigme terrifiante. Leurs procédés sont révolutionnaires ! En étudiant les crimes, ils pensent pouvoir brosser le portrait psychologique de l’assassin, l’identifier et l’arrêter. Ils ont peu de temps : le meurtrier continue à frapper. Les obstacles se multiplient mais rien ne pourra les arrêter…

Blabla :

Y a des bouquins que tu laisses moisir pendant des mois dans un coin de ta chambre, que tu essayes de poursuivre à plusieurs reprises, mais sans jamais dépasser quelques pages à chaque fois… puis, un jour, tu fais un tri sévère dans tous ces bouquins commencés qui n’attendent qu’un peu d’attention de ta part pour être enfin pleinement découverts. T’en jettes deux trois sur ta pile de bouquins terminés, et tant pis si t’as pas eu le courage d’aller jusqu’au bout, t’en donnes deux ou trois autres puis… t’en gardes encore quelques uns de côté avec la ferme intention de t’y remettre sérieusement.

C’est un peu ce qu’il s’est produit avec l’aliéniste de Caleb Carr.

Déjà c’est un beau pavé de presque 600 pages. Et moi les pavés, j’ai l’habitude de les fuir. Pourquoi ? Parce qu’ils ont  tendance à m’ennuyer, à cause, surtout, de leurs personnages qui ne me passionnent pas toujours. Alors passer 300 pages avec ce genre de protagonistes, ça passe… mais 600 ! Ça devient plus compliqué…

Il y a aussi le fait que l’auteur utilise des personnages ayant réellement existé, en tout cas au moins un : Théodore Roosevelt, et c’était pour moi le personnage de trop… car j’ai beaucoup, beaucoup de mal avec les bouquins qui utilisent des personnes réelles ( Même si celle-ci ne sont déjà plus de ce monde, hein ? Ça change pas le problème ! ). Je chicane, je chicane, mais j’assume parfaitement d’être un gros lourd en ce qui concerne mes lectures. Un seul détail peut me faire fuir.

Mais bref, en prenant sur moi, je me suis replongé dans ce livre, duquel je n’avait pas dépassé les deux premiers chapitres, et… le miracle s’est produit !

Déjà, faut planter le décor. Nous sommes à New York en 1896. John, le personnage qui nous servira de narrateur, est tiré de son sommeil au milieu de la nuit suite à la découverte d’un corps mutilé. Il est journaliste, et celui qui lui demande de se rendre sur place est Laszlo Kreizler, un ami aliéniste de renom, mais aux détracteurs bien trop nombreux. C’est sur cette découverte que va partir l’histoire. Car ce meurtre n’est pas le premier, ni le dernier d’une longue série qui touche exclusivement des adolescents, des enfants mêmes, ancrés dans le milieu de la prostitution. Et face à l’indifférence des pouvoirs publics, nos deux amis, rejoints de Théodore Roosevelt, alors préfet de police, et de quelques autres compagnons, vont se jeter à la poursuite de ce tueur d’un genre très spécial.

C’est donc sur la base d’une enquête que se construit le récit. Mais 600 pages, il faut les remplir ! Et heureusement, remplir ici ne veut pas dire se contenter de faire du remplissage bête et méchant. Non, si l’auteur se permet de faire lentement progresser l’enquête c’est pour mieux s’attarder sur ses personnages, nous les faire découvrir, et nous permettre de nous y attacher. Personnellement, du côté de notre petite équipe, il n’y en a pas un qui m’ait déplu.

Mais le meilleur reste, et de très loin, Laszlo Kreizler, l’aliéniste. ( Dont les connaissances en maladies mentales permettront à chacun de remonter jusqu’à l’assassin. )  Aaah mais ce mec, mais je l’aime quoi ! Il est génial ! Exactement le genre de personnalité qui me donne envie d’aduler un personnage, de continuer un bouquin, et d’avoir l’air con tellement je suis content à chacune de ses apparitions.

Et c’est ça que j’aime dans ce livre et qui, une fois bien entré dans l’histoire, m’a permis de le dévorer jusqu’à ses dernières lignes. De bons personnages ! Présents, qui ne se contentent pas d’être des enveloppes vides, des ombres à peines esquissées, mais bien des personnes possédant leur personnalité, leurs histoires, attachants, capables de commettre des erreurs. Et puis surtout, l’auteur se permet de saupoudrer le tout d’une pincée d’humour.

Quant à l’enquête. Franchement, c’est même pas la peine d’essayer de deviner quoi que ce soit. ( Ou alors faut être sacrément fortiche… et encore ! ) Les indices et les révélations arrivent au compte goûte, mais pas pour donner des pistes au lecteur. D’ailleurs, cette enquête reste pas mal macabre. Faut dire que niveau mutilations, le tueur se fait plaisir. Pourtant, ce n’est jamais trop. Jamais too much. Là aussi, l’auteur a su parfaitement doser son affaire. Suffisamment pour être violent, sans tomber dans le grand n’importe quoi.

Au passage, et pour terminer ce blabla, j’aurai une pensée pour Stevie, ce gamin accro à la cigarette qui m’a bien fait rire par moments.  Et en mots de la fin ? J’adore ce con de bouquin ! ( Qui a réussi à m’énerver, me faire rire, me donner envie de me rouler par terre en tapant du poing face à l’injustice de certains évènements. )  Et comme j’ai la suite quelque part dans ma bibliothèque, je vais faire durer l’attente et jouer un peu avec mon impatience avant de me plonger dedans.

Coup de cœur !

 

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