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Gypsy Rose Lee, Policier/Polar

Mort aux femmes nues ! – Gypsy Rose Lee

mort-aux-femmes-nues-de-gypsy-rose-lee-897560732_MLEdition lue : Editions du Masque ( 1987 )

Nombre de pages : 221

Genre : Policier/Polar

Résumé :

Les strip-teaseuses de l’Old Opera ne vont pas se laisser marcher sur les pieds. Que cette soi-disant princesse Nirvena, danseuse pseudo-russe débarquée d’un bastringue de Toledo les snobe, passe encore. Mais qu’elle sème la perturbation dans le programme et fasse son strip en enlevant tout, au mépris du règlement de la boîte c’est trop. Qu’est-ce que les filles peuvent faire après ça ? leur numéro est fichu en l’air. Sans compter que ce genre d’exhibition attire toujours un tas d’empoisonnements. Car aussi bizarre que ça paraisse, tout le monde n’aime pas les femmes nues. Une enquête hilarante écrite par une spécialiste.

Blabla :

Quel drôle de titre !  C’est en tout cas ce que je me suis dit en tombant sur ce roman au détour d’un site. Avouez que ça retient l’attention du potentiel lecteur. Et comme la pochette ne pouvait pas le faire pour lui, ce roman a au moins la chance de posséder un titre aussi singulier, sans quoi je ne me serais certainement pas arrêté pour en apprendre un peu plus sur son compte.

En plus, l’éditeur vous promet une enquête hilarante écrite par une spécialiste. Dans ce genre de situation, je n’ai qu’une question à la bouche : Où dois-je payer ?

Mon achat validé, je n’ai pas tardé à recevoir ce petit roman qui, moins d’une semaine après avoir rejoint ma bibliothèque déjà pleine à craquer, rejoignait la pile de mes livres lus et à conserver dans ma seconde bibliothèque prévue à cet effet.

En réalité, si j’ai mis plus d’une semaine avant de le lire, c’est bien parce que j’avais déjà toute une pile de bouquins à terminer avant de pouvoir m’y consacrer. A peine ai-je ouvert « Mort aux femmes nues » que je le refermais déjà, tout juste quelques heures après avoir posé les yeux sur sa première page. Il faut dire que 220 pages, ce n’est pas gros, surtout quand un bouquin se lit aussi vite et bien que celui-ci.

Sans rire, je n’ai pas pu décrocher de bout en bout. Ce n’est pas forcément aussi drôle que l’éditeur voulait bien le faire croire… en tout cas, je n’ai pas ri une seule fois à sa lecture, mais c’est en tout cas divertissant. Le sourire arrive facilement aux lèvres et puis, bon, ses personnages sont si bien campés que tu prends plaisir à suivre leurs péripéties. Ça se chicane, ça ragote sur le dos des autres, c’est vivant.

Oh, et puis un détail qui a son importance, en tout cas en a-t-il eu pour moi, le livre a été publié, il me semble, pour la première fois en Amérique en 1941. C’est donc également à cette époque que se déroule l’histoire, avec ses mentalités et ses particularités.

L’histoire prend place, comme le laisse si bien supposer le résumé, dans une boîte de strip-tease. Bien que le mot burlesque soit en réalité plus souvent utilisé par ses employées pour désigner leur métier.

On peut parler d’enquête, sans en être vraiment une. En vérité, le drame ne survient que tardivement dans l’histoire, et, bien que les employées s’en inquiètent et s’interrogent, ils ne sont ni des inspecteurs, ni des détectives, même amateurs. Le roman s’intéresse bien d’avantage à leurs histoires, leurs querelles, leur métier, surtout, et ses aléas. Et c’est bien ce qui m’a tant plu avec cette histoire. Les personnages sont ce qu’il y a de plus importants pour moi. Quand l’auteur me permet de mieux les connaitre, de mieux les observer, ça me plaît. Alors même si l’enquête reste un peu dans le fond, ce n’est pas très grave, au final. Oh et puis, l’univers burlesques de ces années-là ! C’est tout de même intéressant, plus intéressant que de retrouver l’assassin, non ? L’enquête est un plus, c’est sûr, les romans policiers étant un genre que j’ai tendance à affectionner, ça a été l’un des arguments qui m’a poussé à sortir ma carte bleue pour en faire l’acquisition.

Et d’ailleurs, qu’en est-il de l’enquête ? Si le cadre est parfaitement décrit, mais j’ai envie de dire que c’est un peu normal quand on découvre qui en est l’ « auteur », l’enquête, elle, tient-elle la route ? Eh bien pour tout vous dire, j’ai été incapable de deviner le pourquoi du comment derrière tout ce micmac. En fait, c’est assez facile de soupçonner tout le monde tant certains ont l’allure du suspect tout désigné. Je ne suis pas quelqu’un qui parvient généralement à démasquer le coupable et l’auteur a fait ce qu’il faut pour m’embrouiller au point que j’ai pu profiter de l’instant « révélation » sans qu’une voix mesquine ( Et un tantinet méprisante ) ne résonne dans ma tête pour dire : « Ahaha ! J’en étais sûr ! ». C’est le principal. Alors, oui, effectivement, quelques-unes des révélations finales ne m’ont pas vraiment surpris… même sans m’y attendre, en fait, c’est juste qu’elles m’ont semblé manquer d’impact. Mais ce n’est qu’un détail, un simple détail de chipoteur !

Pour parler de son personnage principal, Gypsy Rose Lee n’est pas un personnage fictif puisque, comme vous l’aurez sans doute remarqué ( Moi, il m’a fallu un sacré bout de temps avant de me dire, au milieu de ma lecture : Ah mais tiens ! L’auteur s’appelle comme son personnage principal ! Ouais… je suis un peu long à la détente. ), elle est l’auteure de ce roman. Enfin… oui et non.

Et donc, quel est l’avantage d’avoir comme « auteure » Gypsy Rose Lee ? Eh bien celui qu’elle a été elle-même une artiste burlesque. Une célèbre, qui plus est. Autant dire qu’elle connait le sujet, aussi qui de mieux pour nous en parler ? Le seul petit bémol à cette charmante découverte est qu’il semblerait que ce ne soit pas elle, en réalité, qui ait écrit ce livre, mais un autre, qui l’aurait fait à sa demande. C’est une petite déception, mais elle a forcément aidé à la conception de cet environnement. Je pense qu’une célébrité du milieu n’irait pas faire inscrire son nom sur un livre si celui-ci est truffé d’erreurs sur un métier qu’elle est censée pratiquer. C’est un coup à perdre de sa crédibilité moi j’dis.

A part ça, quoi d’autre ? Je ne vais pas revenir sur les personnages, mais presque. Presque pour signaler au début de ce roman la présence d’une page en particulier qui m’a été parfois d’un grand secours dans ma lecture. Une fiche de personnages ! Et sur celle-ci, tous les noms, et un bref descriptif de chaque protagoniste pour t’aider à t’y retrouver. Franchement, j’aimerai que plus de romans fassent ainsi. Pensez aux gens qui, comme moi, ont de grandes difficultés à retenir les noms ! ( Petit cri de désespoir ) C’est frustrant de devoir sans arrêt retourner en arrière et galérer pour retrouver qui est ce bidule truc qui vient de montrer le bout de son vilain nez. Là, un petit tour à la première page et, hop ! En quelques secondes j’ai retrouvé la mémoire et je peux continuer ma lecture l’esprit tranquille. N’est-ce pas merveilleux ? ( Ouais, bon, je sais… je ne suis qu’un immonde flemmard alors que je pourrais me les faire tout seul mes fiches. N’empêche que ce genre d’initiative est bien pratique. )

Par contre, je ne pense pas avoir quoique ce soit à lui reprocher. A part la fin qui, pour un ou deux infimes détails, ne m’a pas autant convaincu que je l’aurai espéré… franchement, je peux garder mes petits cailloux dans mes poches.

En bref, pour moi, ce roman est une bonne découverte. Peut-être pas de celles qui vous restent éternellement en mémoire, mais plutôt de ces découvertes qui vous font passer un très bon moment et vous font refermer votre livre avec un petit sourire satisfait aux lèvres.

Moi, je n’en demande pas d’avantage !

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